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Jean-Jacques Demafouth sera "présent aux grands rendez-vous politiques de notre pays »

Ancien ministre de la Défense (1999-2001), Jean-Jacques Démafouth a pris, en mars 2008, la tête de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD), groupe armé qui a signé un accord de paix avec le gouvernement centrafricain en juin 2008 et au nom duquel il siège, en qualité de vice-président, au comité de pilotage du programme de désarmement (DDR).

Au lendemain de la campagne de sensibilisation sur le DDR, qui l’a conduit dans les zones de conflit en compagnie du ministre d’Etat à la Communication , Cyriaque Gonda, il a accepté, le 9 septembre dernier, de répondre aux questions de l’ACAP pour évoquer non seulement les détails et les préalables du DDR, mais également l’avenir de l’APRD et les prochaines élections générales auxquelles il confirme son intention de se présenter.



Jean-Jacques Demafouth sera "présent aux grands rendez-vous politiques de notre pays »
Acap : Quel bilan faites-vous aujourd’hui de cette campagne de sensibilisation à laquelle vous avez activement pris part?

Jean-Jacques Demafouth :
je peux dire, globalement que le bilan est positif. D’abord pour nous, mouvements politico-militaires, c’était une occasion de retrouver nos combattants, et nous avons pu visiter je dirais au moins 85% des bases de l’APRD et j’en suis très satisfait, j’ai pu échanger avec les combattants, et je trouve que c’était une bonne initiative du gouvernement, d’avoir proposé cette campagne de contact et de sensibilisation des combattants.
Nous avons pu discuter avec les combattants, nous avons pu aussi localiser quelques endroits qui pourraient servir demain de lieu de regroupement pour la démobilisation et le désarmement. Donc c’est vraiment une très, très bonne chose.

Acap : du côté des populations que vous avez rencontrées, que pouvez-vous faire comme bilan au plan social ?

Jean-Jacques Demafouth :
du côté de la population, j’ai senti un enthousiasme. Vraiment, malgré la douleur, malgré le passé, malgré ce qu’ils ont vécu, les gens sont sortis énormément le long des routes pour soit applaudir notre convoi, parfois même nous interpeller et nous dire pourquoi nous ne nous arrêtons pas. Et j’ai vu beaucoup de gens danser. Et comme dans la plupart des communes de l’Ouham-Pendé et de l’Ouham ainsi que de la Nana Grébizi il y a les bases de l’APRD, nous avons fait plusieurs stops et la population était venue nombreuse aux côtés des combattants de l’APRD, et quelques fois même j’ai écouté des chansons composées à la va-vite par les populations pour nous saluer et apprécier notre venue. Donc la population attendait un peu depuis très longtemps des visites de ce genre pour les rassurer et surtout que tout le monde aujourd’hui aspire à la paix et en nous voyant les gens étaient vraiment convaincus que la paix était revenue puisque y a des endroits où ils n’ont pas vu de véhicule peut-être depuis deux ans, trois ans, ou quatre ans même.

Acap : quelles sont, selon vous, les mesures que le gouvernement devrait prendre pour le retour à la maison de ceux qui ont fui en brousse ou à l’étranger ?

Jean-Jacques Demafouth :
dans le cadre du programme DDR, nous avons prévu une campagne de sensibilisation d’abord pour les combattants, et puis il y aura une campagne de sensibilisation pour les personnes déplacées, donc nous avons proposé au gouvernement de financer une campagne au Tchad, au Cameroun et au Soudan pour inciter nos compatriotes qui sont partis là-bas à revenir.
Je voudrais aussi vous dire au passage que en traversant nos villages, nous avons été aussi quelques fois frappés par le spectacle de désolation en voyant les villages brûlés, et nous avons été frappés par exemple quand nous avons vu les tombes de nos militaires à Sido, donc c’était des moments très difficiles que nous avons vécus, et nous nous sommes dit, vraiment, nous, Centrafricains, nous nous sommes autodétruits et que vraiment le moment est venu de faire la paix.

Acap : certains groupes armés ont posé des préalables quant au désarmement de leurs éléments. L’APRD en a également formulés, à savoir le désarmement du général Baba Ladé dans la Nana Gribizi, vous, personnellement, vous avez demandé au gouvernement une assistance pour permettre à vos hommes d’assurer le quotidien et lever les barrières qui entravent les axes routiers. Ne pensez-vous pas que tout cela complique la mise en œuvre du programme DDR ?

Jean-Jacques Demafouth :
absolument pas puisque, comme vous le savez, le programme DDR a des financements. Il y a un financement venant de la communauté internationale qui est géré par le PNUD et y a un financement qui est venu de la part des Etats de l’Afrique centrale, de la CEMAC et qui est géré par le gouvernement.
Nous avons demandé à ce que nos éléments soient pris en charge par le gouvernement sur les fonds provenant de la CEMAC. Nous pensons qu’il y a une somme actuellement de 5,5 milliards F CFA et donc la prise en charge de tous les éléments de tous les mouvements politico-militaires ne dépasserait pas 200 ou 300 millions, ce qui est une somme infime par rapport à 5 milliards. Cela pourrait permettre la prise en charge de ces combattants qui ont accepté la levée de toutes les barrières qui leur permettait de vivre. En contrepartie, s’ils peuvent être pris en charge, le problème de leur alimentation ne se poserait plus et leur cantonnement peut être facilement fait et on pourrait passer à la phase suivante qui est la phase du désarmement. Je peux vous dire que les mouvements politico-militaires dans leur ensemble (puisqu’ils m’ont désigné comme leur porte-parole) ont accepté le principe du désarmement. Certains ont présenté des préalables, notamment l’APRD qui a dit qu’il souhaiterait que M. Baba Ladé, qui est à la tête d’environ 200, 300 bonhommes aux environs de Kaga Bandoro soit désarmé. Aujourd’hui, M. Baba Ladé est à Bangui, est en discussion avec le gouvernement, nous souhaitons que les choses aillent dans le sens positif pour que M. Baba Ladé accepte de rentrer chez lui, et à partir de ce moment là, nous on pourra mettre en place notre programme de désarmement sans problème.

Nous avons également posé le problème des autodéfenses. Nous avons également demandé qu’il y ait un programme qui soit également un programme de désarmement.
L’UFDR demande à ce que dans un premier temps, le conflit entre les ethnies Goula et Kara soit réglé (que le gouvernement prenne ses dispositions pour régler), l’UFDR a demandé aussi que la CPJP qui est dans son dos aussi soit pris en charge dans le programme DDR afin que le désarmement se fasse d’une manière simultanée et ils ont aussi posé le problème de leur situation géographique. Vous savez que l’UFDR est à la limite de 2 frontières (Soudan et Tchad), et là il y a des excursions des coupeurs de route tchadiens et soudanais et autres, des éleveurs qui viennent, et ils disent que s’ils se désarment, qui va assurer leur sécurité. Le gouvernement a répondu qu’il y aura un détachement à Gordil et à Boromata, c’est à l’étude, donc voilà les conditions. Et l’UFDR a aussi posé la condition de prise en charge des éléments.
Donc la balle est dans le quand du gouvernement pour cette question là, si la solution est trouvée, je pense que le cantonnement, le désarmement, la démobilisation peuvent se faire dans un délai relativement bref.

Acap : l’administration et les barrages mis en place ainsi que les taxes instaurées par l’APRD dans les zones sous son contrôle ne produisent-ils pas assez de ressources pour la prise en charge des éléments ?

Jean-Jacques Demafouth :
L’APRD est un mouvement qui a près de 5 000 hommes, si ce n’est plus, et nourrir 5 000 hommes nécessite des moyens importants. Or aujourd’hui, même le gouvernement central ne peut pas, dans une ville comme Bambari ou Bangassou, rien qu’au niveau de la commune, lever par exemple 15, 20 ou 30 millions, c’est difficile.
Alors, vous imaginez, rien que les communications entre les différents responsables de l’APRD qui utilisent les satellites, notamment les Thuraya, une communication de 5 minutes utilise déjà un crédit de 20 dollars. Essayez de calculer. Quand on a fait la sensibilisation, entre l’Ouham, l’Ouham-Pendé et la Nana Grébizi, on a visité pas moins de 50 postes. Donc vous multipliez 50 par 20 dollars et vous multipliez 3 fois pour 3 communications par jour et vous multipliez par mois, imaginez déjà ce que ça fait en terme de communication…Mais à partir du moment où nous avons décidé d’aller dans le programme DDR, ça veut dire qu’on abandonne un certain nombre de privilèges pour dire qu’on se conforme au programme DDR, et, il faut que le gouvernement qui a reçu les moyens de la CEMAC puisse aussi nous redonner un peu ces moyens là pour prendre en charge les éléments. C’est sur une durée qui ne dépasse pas deux mois puisque tout de suite après nous rentrons dans le cadre du programme et la communauté internationale prend en charge donc les combattants et le désarmement est fait, nous rentrons directement dans la phase de formation et c’est tout. L’APRD protège nos populations. Aujourd’hui, vous prenez une ville comme Bémal : le poste de douane, c’est l’APRD, la barrière de contrôle, c’est l’APRD, parce que tout simplement y a personne. Vous verrez que dans l’Ouham-Pendé aujourd’hui y a très peu de zaraguina, y en a plus, c’est l’APRD qui combat. Vous allez dans la Nana Grébizi, vous ne trouvez plus de zarguina, c’est l’APRD qui les a combattus. Donc il faut reconnaître aussi qu’en l’absence de l’Etat, l’APRD a assumé des missions, et c’est ça aussi notre crainte aujourd’hui parce que si le désarmement se fait, les zarguina reviennent tout de suite. C’est pour ça que nous avons demandé que simultanément au désarmement, il faille que le gouvernement prenne des dispositions pour assurer la sécurité des populations.

Acap : Le 13 août dernier à Paoua, le Président de la République a nommément désigné le colonel Doumro, qui, selon lui, réunit tous les moyens collectés par les éléments de l’APRD pour se construire des maisons etc. en dehors de la République Centrafricaine. N’est-ce pas ça aussi qui prive l’APRD des moyens de prendre en charge ses éléments ?

Jean-Jacques Demafouth :
Je pense que ceux qui lui ont donné cette information ne lui ont pas rendu service. Je pense que les vérifications sont faciles à faire. Les maisons à étages à Garoua, on peut les compter, la police camerounaise peut savoir facilement quels sont les Centrafricains ou les Tchadiens, comme on dit, propriétaires de maisons à étages là-bas et nous dire la vérité, si ça existe ou pas.Ca c’est la première des choses.
Au niveau de l’APRD, d’abord, nous ne reconnaissons pas ce monsieur. Nous avons effectivement en notre sein un officier qui porte ce sobriquet là. C’est comme exactement, vous avez en Centrafrique un chef rebelle qui s’appelle Abdoulaye Miskine mais ce n’est pas de son vrai nom. Le nom Doumro pour nous est le nom d’un officier général tchadien, qui est un brave monsieur, et nous avons un officier qui a pris ça comme sobriquet pour fonctionner. Toute l’organisation militaire, l’organisation politique de l’APRD est connue. Le ministre d’Etat a été avec moi sur le terrain. Nous avons commencé de la première base jusqu’à la dernière. Je l’ai même laissé s’entretenir seul avec les responsables de l’APRD. S’il a entendu parler d’un chef quelconque, tchadien, il vous le dira. S’il a vu de ses propres yeux un chef militaire tchadien, il vous le dira. Par contre nous avons constaté que les combattants de l’APRD étaient des Centrafricains. Deuxièmement, ceux qui sont memebres de l’APRD étaient devant leurs maisons. Je prends au hasard Béboura. Nous arrivons à Béboura 1, au croisement, chacun sort devant sa maison, avec son fusil : « oui je suis combattant », et après ils se mettent en rang, ils nous saluent. On n’a pas vu de Tchadien. Il n’y a pas eu un seul combattant qui dit « j’ai quitté ce village là-bas pour venir me mettre là ». Donc à partir de ce moment là si on nous raconte des histoires de Tchadiens, on tombe un peu des nues, surtout que l’APRD est souvent confrontée à l’armée tchadienne. Si à la fois on a des Tchadiens et puis l’armée tchadienne nous combat, je pense que là l’information qui a été donnée au chef de l’Etat n’était pas la bonne.

Et puis après tout, l’APRD dit qu’elle veut aller à la paix. Cette armée veut la démobilisation, veut le désarmement. Où est le problème alors ? Et les gens qui sont membres ne se cachent pas, ils se montrent.
Tout ce que je peut vous dire : pas de Tchadiens. Il n’y a pas d’autre commandement que ce qui a été vu sur le terrain. Il n’y a pas d’autre chef, je suis là, terminé !

Acap : les autorités administratives que vous avez mises en place font-elles partie de l’effectif global remis au comité de pilotage du DDR ?

Jean-Jacques Demafouth : les autorités administratives n’ont rien à voir.
Le DDR concerne les combattants des différents mouvements politico-militaires. Nous avons présenté une liste qui fait aux environs de 5 000 hommes. Il y a dans le cadre du DDR ce qu’on appelle la Matrix. C’est un document sur lequel on énumère les conditions que doit remplir un combattant pour être retenu. Il y aura des observateurs militaires de la CEEAC qui vont aller sur le terrain. Ils prendront nos listes, ils verront chaque combattant, ils vont l’interroger : « Monsieur vous êtes rentré quand à l’APRD, qui était votre chef, vous avez une arme, est-ce que vous savez manipuler l’arme, vous étiez dans quelle section ?... » S’il remplit les conditions, il est retenu. Si c’est un faux qui rentre dans les rangs et qui veut se faire passer pour un combattant, ils vont le rejeter.

Pour l’instant le programme a prévu, sur la base des listes fournies par l’APRD, l’UFDR et l’UFR, faire son activité avec 8 000 hommes. On a un programme actuellement pour 8 000 hommes donc on verra, après avoir procédé à la vérification ce qui restera, mais je peux vous confirmer que l’APRD ne donne pas des chiffres en l’air.

Acap : pouvez-vous nous certifier que les barrières levées lors de votre passage pour la campagne de sensibilisation n’existent plus à l’heure où nous parlons?

Jean-Jacques Demafouth
: effectivement les barrières n’existent plus, nous avons levé les barrières. D’abord on a commencé à les lever depuis le mois de décembre quand tout de suite après le Dialogue Politique Inclusif je suis allé à Paoua et à Kaga Bandoro. J’avais demandé que les barrières soient levées et les barrières ont été levées. Aujourd’hui, les barrières qui existent sont les barrières de sécurité, c’est-à-dire quand vous voyez la barrière, c’est que vous rentrez dans une base. On essaye de stopper le véhicule pour voir qui vient et comment parce que quand même à partir du moment où le désarmement n’a pas encore été fait, le programme DDR, c’est-à-dire la phase de regroupement et autre n’a pas été fait, les observateurs n’ont pas été déployés et autre, les gens restent encore sur le qui-vive et se protègent quand même. Donc ce n’est que ça que vous pouvez trouver, mais en dehors de ça, il n’y a pas de tracasseries faites à qui que ce soit, les barrières sont véritablement levées.

Acap : l’APRD va-t-elle purement et simplement disparaître après la mise en œuvre du programme DDR ou va-t-elle se muer en parti politique?

Jean-Jacques Demafouth
: moi, je suis très respectueux des libertés individuelles. L’APRD est une armée. Cette organisation va rentrer dans le DDR. Le but du DDR, c’est le démantèlement du mécanisme de commandement et la dissolution de ce mouvement. Les individus qui composent ce mouvement là seront libres après d’adhérer à un mouvement politique de leur choix. Il n’y a pas aujourd’hui un projet de transformation de l’APRD en une organisation politique, non ! Les gens qui sont dedans, demain ils pourront se rejoindre n’importe quel mouvement, si moi, j’ai un mouvement et que certains veulent venir avec moi, eh ben, on fera une nouvelle aventure politique ensemble dans un parti, mais je ne pas vous dire que tout le monde heu, non !

Acap : des exactions ont été imputées à l’APRD après l’adoption de la loi d’amnistie, est-ce que vous pourriez collaborer à faire en sorte que la justice passe au cas où des éléments de l’APRD viendrait à être identifiés comme ayant commis ces exactions ?

Jean-Jacques Demafouth :
Les faits dont vous faites état ne sont pas portés à ma connaissance. Je sais une seule chose : nous avons été confrontés à un acte crapuleux posé par l’ancien porte-parole de l’APRD. Et au niveau de l’APRD, nous l’avons mis aux arrêts, nous l’avons sanctionné, nous l’avons enlevé. Si quelqu’un a commis un acte crapuleux, eh ben, il répondra de ses actes de toutes les façons, donc si c’est pas des faits couverts par la loi d’amnistie, eh ben, la personne pourra répondre de ses actes sans problème sans aucune difficulté, et nous espérons que dans l’autre camp aussi ce sera le même traitement, y a pas qu’à l’APRD qu’on va demander des choses de ce genre.


Acap : l’accord global de paix entre le gouvernement et les groupes armés a été signé à Libreville sous le haut patronage du président Bongo qui n’est plus de ce monde aujourd’hui. Est-ce qu’à l’avenir, son absence ne pourrait pas être préjudiciable à la médiation entre le gouvernement et les groupes armés ?

Jean-Jacques Demafouth :
non, je ne pense pas. Je pense qu’il y a quelque chose de fondamental que nous, Centrafricains, ne devons pas perdre de vue. Nous sommes assez grands et nous pouvons parfois régler nos problèmes à l’intérieur. Maintenant, tout dépend du gouvernement. Nous, politico-militaires, je pense que jusqu’à ce jour, nous avons fait beaucoup de sacrifices et on continue de faire. Au sortir du DPI, alors que tout le monde réclamait un gouvernement d’union nationale, on nous a proposé un portefeuille par mouvement au sein du gouvernement. Ce qui aurait pu provoquer un véritable tollé, mais nous avons dit non, la paix n’a pas de prix, ce n’est pas grave, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, ce sont les élections et nous avons accepté. Le Gabon est disposé, même après le président Bongo, à continuer sa médiation. La présidente Rose Francine Rogombé, nous l’avons rencontrée, j’étais aux obsèques du président Bongo à un moment donné, quelqu’un m’a présenté, elle m’a dit voilà M. Demafouth. Elle a dit mon fils, il faut continuer de faire la paix. Si vous avez le moindre problème, il faut venir me voir. On l’a rencontrée à Syrte y a pas longtemps et elle l’a renouvelé. Le président Ali Bongo connaît un peu le problème parce que, à l’époque, on le rencontrait souvent au palais, et puis je pense qu’il va garder un peu les gens qui étaient dans l’équipe de son père donc les Gabonais, je pense qu’ils sont disposés à nous aider. Mais nous n’allons pas quand même abuser de leur confiance à chaque fois. Pour ma part, je pense que nous tenons le bon bout et il faut qu’on aille aux élections, mais dans la transparence et que le meilleur gagne.


Acap : Justement à propos des élections, vous n’avez pas caché votre intention d’être candidat à l’élection présidentielle, or vous êtes également premier vice-président du comité de pilotage du DDR prévu pour 36 mois. Cela ne va-t-il pas limiter votre disponibilité et vous empêcher de vous consacrer à temps plein à votre campagne électorale si jamais vous vous présentiez ?

Jean-Jacques Demafouth :
oui, tout à fait, d’abord c’est une question qui me taraude beaucoup l’esprit…Jusqu’aujourd’hui, je ne me prononce pas sur cette question parce que je ne voudrais pas mélanger les choses.
Le DDR va avoir sa phase critique qu’est la phase de cantonnement et désarmement. Je pense que lorsqu’on aura fait le désarmement, nous pourrons nous lancer chacun dans la bataille politique comme on le peut. Mais pour moi, ce n’est pas un problème, je peux être à la fois vice-président du comité de pilotage et puis faire des activités, être candidat à la présidence, diriger un parti politique, ça ne pose aucun problème. Le président Bozizé est président de la République et président de KNK, mon confrère Tiangaye (Nicolas) est avocat et président d’un parti, Pouzère (Henri) également. Je pourrais éventuellement le faire.
J’ai décidé, à partir d’un certain moment où j’ai vu que certains de mes compatriotes me portent en estime et me font confiance et pensent que j’ai quand même des capacités de pouvoir diriger un jour ce pays ou bien porter leur espoir un peu plus haut, à partir de ce moment là, je ne peux pas reculer, je ne pourrais qu’accepter d’assumer les missions qu’ils vont me confier. Je serai présent aux grands rendez-vous politiques de notre pays.

Acap : vous avez évoqué tantôt la question de la transparence des élections, certains partis politiques ont décidé de suspendre leur participation à la mise en place de la CEI. Quel est votre point de vue sur cette question ?

Jean-Jacques Demafouth :
c’est une question de droit dont l’interprétation varie suivant les individus. Je pense qu’ils ont bien fait de saisir la Cour Constitutionnelle pour qu’elle puisse dire le droit. Donc attendons de voir ce que le Cour Constitutionnelle va faire. Tout ce que je demande, c’est que la Cour Constitutionnelle se prononce très vite pour nous permettre de gagner du temps et d’avancer.
Vous savez, le consensus a toujours prévalu. S’il y a blocage, il faut que le gouvernement fasse un effort pour qu’il y ait vraiment un consensus et qu’on puisse avancer. Nous, politico-militaires, nous nous sommes battus pour être membres de la CEI (Commission électorale indépendante) et la loi a reconnu et a dit exceptionnellement pour cette année les politico-militaires seront membres de la CEI. Pour nous, c’est une grande victoire, nous seront là donc nous allons faire ce qu’il faut pour représenter valablement les politico-militaires au sein de cette institution et contrôler les élections.

Acap : vous continuez de résider dans un camp militaire, n’est-ce pas anormal pour un futur candidat à l’élection présidentielle qui aura besoin d’aller sur le terrain pour faire campagne ?

Jean-Jacques Demafouth :
je suis ici dans ce camp suite aux accords que nous avons signés à Libreville et nous avons estimé que les conditions de sécurité pour vivre dans les quartiers pour l’instant ne sont pas encore remplies. Donc avec l’évolution et la décrispation, je pense que je serai dans les quartiers très bientôt.
Nous avons pensé que si nous étions rentrés dans Bangui avec 200 éléments de l’APRD basés autour de ma villa, vous voyez ce que cela pourrait entraîner dans Bangui. Donc pour éviter cela, nous avons demandé à cette force neutre (Micopax, Mission de consolidation de la paix)et qui est là pour nous aider à consolider la paix de nous offrir l’hospitalité, ce qu’elle a accepté avec beaucoup de professionnalisme. Nous sommes ici et je pense que c’est pour une courte durée, en attendant que la décrispation se fasse. Mais je vais souvent en ville, je suis tout le temps dehors. Et puis pour l’instant, il y a encore mes activités en France et ailleurs, donc je voyage énormément et le séjour ici au camp ne pose aucun problème.


Mercredi 23 Septembre 2009
Prospert YAKA MAÏDE

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