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AGENCE CENTRAFRIQUE DE PRESSE "AGENCE DE L'UNITE NATIONALE"- République Centrafricaine, Bangui
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AGENCE CENTRAFRICAINE DE PRESSE
 
     

Prélude à la reprise d’un dialogue politique national en Centrafrique

Bangui, 11 juin (ACAP) - La Présidente de la République chef de l’Etat de la Transition, Mme Catherine Samba Panza a fait remarquer que sa « conviction est que si la mal gouvernance, l’injustice et l’impunité ont été les causes profondes de nos problèmes actuels, il nous faut nous attaquer résolument à ces causes pour sortir définitivement et durablement des crises à répétition qui nous ont conduits au fond du gouffre où nous sommes actuellement, à l’ouverture officielle de l’atelier de consultation préparatoire à la reprise d’un dialogue politique national en Centrafrique, mardi, 10 juin 2014, à Bangui.



Appuyé par l’Union Européenne, à travers le projet ERMES (European Resources for Médiation Support) et accompagné par le Centre pour le Dialogue Humanitaire (CDH), cet atelier a pour objectif d’amener, durant trois jours, une trentaine de personnalités centrafricaines à échanger des points de vue sur le conflit qui secoue actuellement la République Centrafricaine, à envisager une vision du Centrafrique de demain et surtout à jeter les bases de la reprise d’un dialogue politique officiel.

La Présidente de la République a prévenu : « la nouvelle vision du processus de dialogue et de réconciliation ne doit brûler aucune étape, de sorte à ne pas amener les Centrafricains à retomber dans les erreurs du passé ». Partant, « un dialogue simulacre est à proscrire. Seul un dialogue vrai, sincère, abordant les questions de fond et n’excluant aucun Centrafricain peut ramener la sécurité et la paix », a poursuivi Catherine Samba Panza.

Pour comprendre autrement le message du Chef de l’Etat, il s’agit pour les participants à cet atelier de « partir d’un diagnostic sans complaisance des différents fora qui ont déjà été organisés dans le pays, de déterminer le format le plus adéquat du prochain dialogue politique que la population centrafricaine est en droit d’attendre de ses dirigeants afin de sortir définitivement de la crise actuelle », a-t-elle martelé.

En voulant jeter les bases solides d’un prochain dialogue politique, Catherine Samba Panza s’attend au « désarmement des esprits et des cœurs endurcis par la haine et la vengeance qui apparaît manifestement comme une exigence pour la sortie de la crise actuelle ». Elle a craint que « la dégradation sécuritaire et les violences de ces derniers jours ainsi que les manipulations politiciennes qui les entourent et qui sont de nature à compromettre les acquis des efforts de paix doivent nous interpeller tous ».

« Si la sécurité n’est pas revenue, si nous n’avons pas la paix, si le vivre-ensemble à la base n’est pas assuré, quel dialogue politique pourrions-nous engager ? », s’est-elle interrogée. D’où il est urgent « de parvenir à un arrêt des violences et des hostilités, préalable à un véritable dialogue ». Elle a saisi l’opportunité pour lancer un « appel à tous les groupes armés pour cesser les violences et les hostilités ».

Quant à M. Alexandre Liebeskind, représentant le Centre pour le dialogue Humanitaire, il s’est plutôt adressé aux leaders centrafricains en ces termes : « en ces moments d’affliction, les leaders veulent-ils se confiner à faire la comptabilité macabres des victimes des crises cycliques ou vont-ils s’engager à impulser une nouvelle dynamique visant à changer la société pour un avenir de paix et de concorde ? ».

D’après ses convictions, « ce que subit la République Centrafricaine n’est pas une fatalité ». C’est pourquoi, il a interpellé les participants à « puiser dans leurs ressources internes, à oser inventer l’avenir… en étudiant les raisons de l’échec des précédentes initiatives de dialogue, notamment le plus récent qu’est le Dialogue Politique Inclusif de 2008 ». Il s’agit-là, selon M. Alexandre Liebeskind, d’une étape nécessaire visant à évacuer un certains nombre de griefs qui risqueraient de peser sur les travaux s’ils restaient sous forme de non-dits ».

Les buts visés par M. Alexandre Liebeskind sont « la restauration de l’autorité de l’Etat sur le territoire national, le redémarrage du fonctionnement des institutions et la problématique sécuritaire ». Et pour y répondre, M. Alexandre Liebeskind a évoqué « des choix politiques et éthiques, reconnaitre la vulnérabilité particulière de certains groupes de la population et identifier concrètement, si ce n’est les moyens, au moins les voies à suivre ». Il a également insisté sur « la Justice qui doit être au service de la réconciliation nationale ».

Dans la perspective de donner toutes les chances de réussite à cette rencontre, M. Alexandre Liebeskind a imposé les principes suivants : « « il y a d’abord la passion de la vérité car, dans le mensonge et louvoiement, il n’y a pas point de salue. Ensuite, il est essentiel de cultiver la créativité par la proposition d’alternatives novatrices, ambitieuses, réalistes et porteuses d’espérance. L’indépendance et le patriotisme sont, enfin, des éléments importants ».

Citant Henry Dunant dans L’Avenir sanglant : il a estimé qu’en République Centrafricaine, « l’ennemi, notre véritable ennemi, ce n’est pas le voisin, c’est la misère, l’ignorance, la routine, la superstition, les préjugés ».

Il est à noter que le Centre pour le Dialogue Humanitaire a posé ses premiers pas en République Centrafricaine il y a de cela sept ans en vue de mettre sa compétence professionnelle au service de la cause du dialogue et de la paix.

Mercredi 11 Juin 2014
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP

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