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Le problème de transport urbain à Bangui

Depuis la semaine du 18 septembre dernier, Yassinguiza (40 ans), caissière dans un super marché au centre-ville de Bangui, doit patienter au moins une demi-heure, contre 5 minutes auparavant, et jouer des coudes pour trouver une place dans l’un des rares bus à desservir le marché de Gobongo, à la périphérie nord de Bangui.



Bousculades devant un taxi-bus au marché Gobongo (Ph. Zoumbassa/Acap)
Bousculades devant un taxi-bus au marché Gobongo (Ph. Zoumbassa/Acap)
Les difficultés de Yassinguinza pourraient s’accentuer, avec la rentrée scolaire du 2 octobre qui va déverser tous les matins des milliers d’écoliers sur les têtes de stationnement des taxis et bus de la capitale centrafricaine.

Interrogés par l’ACAP au sujet de ces perturbations, les équipages des bus ont avancé plusieurs raisons, allant de la rentrée scolaire à l’augmentation du prix de carburants, en passant par les fréquents contrôles effectués par les services des impôts.

Pour Antoine Mallo, receveur de bus, ces tracasseries routières proviennent non seulement de la réduction du nombre de bus, mais aussi de la mauvaise pratique de certains chauffeurs surnommés « risqueurs », qui ont l’habitude de rebrousser chemin, avant d’arriver à la destination .

Boniface, qui a interrompu sa scolarité au CE2 gagne sa vie en racolant les clients pour les bus allant du marché de Gobongo à celui du kilomètre 5 (au sud-ouest de Bangui). Selon lui, le problème de transport ne se pose qu’entre 7h et 12h parce que pendant cette période, les agents des impôts sont sur la route pour les contrôles et ceux qui ne sont pas en règle sont obligés de trouver refuge aux quartiers, entraînant une réduction du nombre de bus en circulation.

Afin de justifier l’incivisme fiscal des propriétaires de bus, Hugues, étudiant en deuxième année de médecine à l’Université de Bangui, a exposé à l’ACAP les raisons qui l’ont conduit, il y a six mois, à retirer de la circulation le bus Adonaï, hérité de son défunt père.

Gérer un véhicule de transport en commun (bus) est « un véritable calvaire » en Centrafrique, affirme-t-il, expliquant que son bus ne fonctionne plus depuis la fin de l’année 2005, suite a de multiples pannes successives et aussi parce que les recettes journalières de 18.000 F CFA ne sont pas respectées par les receveurs.

Or, poursuit-il, «  le taux de l’impôt libératoire de l’année 2005, était fixé à 412.000 F CFA, répartis en quatre (4) trimestres », soit un versement de 103.000 F CFA par trimestre.

A cela, il faut ajouter d’autres impôts, tels que l’impôt forfaitaire sur les revenus des personnes physiques (IFPP) que le propriétaire du Bus doit payer chaque mois pour le chauffeur et le receveur à raison de quatre mille (4000) CFA par personne.

Il y a également le timbre fiscal pour l’assurance, qui coûte 300.000 FCFA environ, la fiche technique que le propriétaire doit payer 6.000 F.CFA par trimestre.
Hugues conclut en se souvenant la chute vertigineuse des recettes depuis quelques années. « dans les années 2002-2003, rappelle-t-il, les recettes étaient fixées d’un commun accord avec le receveur à 30.000F CFA pour un bus de 18 places assises. En 2004-2005 , cela est descendu à 27.000 FCFA, puis à 18.000 FCFA en 2006, ce qui n’est même pas respecté par les receveurs à cause de la conjoncture économique.

Devant toutes ces dépenses, si le propriétaire n’a pas la possibilité de répondre à toutes les obligations, il opte simplement pour l’abandon.

Les déclarations de Hugues sont confirmées par M. Léopold Bangassou, directeur général des transports de surface au ministère des Transports, qui estime à seulement 4000 bus actuellement en circulation sur un total de plus de 8000 enregistrés par ses services.

A la question de savoir pourquoi l’Etat n’investirait pas dans le secteur des transports en commun, M. Bangassou se contente de relever que l’Etat s’était désengagé de ce secteur en 1990, laissant la possibilité aux privés de gérer le secteur, à l’exemple du Bureau d’affrètement routier centrafricain Barc) et de la Société centrafricaine de transport fluvial (Socatraf ).

Il croit que la réforme engagée par le département des transports en ce qui concerne les nouvelles plaques d’immatriculation de la CEMAC et les titres de transports, notamment les permis de conduire et les cartes grises vont permettre de relever le nombre exact des véhicules de transport en commun à Bangui et dans l’arrière pays.


Mardi 3 Octobre 2006
Nina Gbagbo/ ACAP.

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