l'Etat verse 533 millions aux planteurs de coton

Bangui, 5 juil (ACAP) Le ministre centrafricain du Développement Rural, le Lieutenant Colonel, Anicet Parfait Mbay, a procédé mardi 4 juillet 2006, à l’opération de paiement des planteurs de coton pour la période 2005/2006 à Bossangoa, localité située à 305 km au nord de Bangui.



Le ministre Mbay a d’emblée annoncé que « le gouvernement a mobilisé 533 million sur fonds du Trésor public centrafricain pour cette opération et que les redevances des planteurs ont été annulées pour une période d’un an ».

Il a ajouté que « le gouvernement va progressivement apurer les arriérés de la Société Cotonnière Centrafricaine (SOCOCA) et la Société de Développement des textiles (SOCADETEX) avec l’appui financier de nos partenaires au développement. »

En conséquence, le gouvernement a décidé exceptionnellement de fournir aux planteurs de coton, les intrants (engrais, insecticides etc.) et les appareils de production.

En revanche, le ministre Mbay a exhorté les planteurs à réaliser un exploit de 50.000 tonnes de production à la prochaine campagne afin d’inciter les partenaires au développement à venir investir dans notre pays.

Le Président de la Fédération des Agriculteurs de l’Ouham, M. Francis Mongaï, s’est dit satisfait de l’effort du gouvernement pour la relance des activités de la filière coton dans sa localité.

Il a annoncé que pour la prochaine campagne « l’Ouham devrait atteindre 20.000 tonnes de production ».

L’ancien Directeur de la SOCOCA, M. Antoine Koïrokpi, a rappelé qu’en 1997/1998 la production de coton était de 46.000 tonnes. Mais en 2005 la production a chuté à 4.000 tonnes.

Cette baisse de production s’explique, selon lui, par la mauvaise politique pratiquée par les sociétés sont en faillites, par le manque de confiance des banques vis-à-vis des planteurs pour l’octroi des crédits ainsi que par les crises militaro-politiques qu’a connues le pays entre 1996 et 2003.

A propos des causes exogènes, M. Koïrokpi, a expliqué que le coton étant une culture à vocation industrielle, la variation des prix sur le marché international liée à la loi de l’offre et de la demande constitue l’un des facteurs du déclin du coton centrafricain. A titre d’exemple, le kilogramme de coton qui coûtait 830 F Cfa à la fin des années 90 est passé à 600 F cfa.

Selon le Directeur général de l’Agence Centrafricaine de Développement Agricole (ACDA), M. Honoré Féïzouré, « les mesures prises par le gouvernement sont un ballon d’oxygène pour les producteurs de la filière cotonnière ».

L’opération paiement pour la campagne cotonnière 2005/2006, s’est déroulée simultanément dans toutes les régions cotonnières du pays (Ouaka, Nana-Gribizi, Basse-kotto), sous l’auspice de la cellule-coton, une structure ad hoc mise en place par le ministère du Développement rural pour gérer la campagne en cours.

Jeudi 6 Juillet 2006
Sébastien Lamba/Acap