Vers une assistance aux victimes des exactions des troupes de Jean-Pierre Bemba

Bangui, 13 juin(ACAP)- La représentante légale des victimes dans l’affaire Jean-Pierre Bemba, Maître Edith Douzima Lawson, a annoncé, lors d’une conférence de presse mardi 13 juin 2018 à Bangui, l’accélération du lancement d’un programme d’assistance aux victimes des exactions commis en République Centrafricaine par les troupes du Mouvement pour la libération du Congo(MLC) de jean Pierre Bemba après l’acquittement de ce dernier par la Cour Pénale Internationale(CPI), le 8 juin 2018.



Vers une assistance aux victimes des exactions des troupes de Jean-Pierre Bemba
"Le programme d’assistance sera assuré sous forme de réhabilitation  physique  et psychologique ainsi que de soutien matériel au profit des victimes et de leurs familles dans la situation en République Centrafricaine", a indiqué le représentant du Fonds au profit des victimes, Mike Cole.

Le Fonds au profit des victimes examinera d’abord les préjudices subis par les victimes dans l’affaire Bemba ainsi que les préjudices causés par les viols  sexuelles  et sévices sexistes, a-t-il précisé.

"Le Fonds  engagera  de toute  urgence  des sensibilisations  avec les  autorités gouvernementales  centrafricaines, la société civile, les acteurs internationaux et le représentant  légal  des victimes dans l’affaire Bemba », a-t-il ajouté.

"A l’approche  du 30ème anniversaire du statut  de Rome, le Fonds  au profit des  victimes  réaffirmera  son engagement   permanent  à répondre  aux préjudices  subis par les victimes  et leurs familles dans l’affaire Bemba",  a réitéré Mike Cole.

« En effet, a-t-il poursuivi,  le Conseil a demandé  à tous les  Etats parties une  aide utile et indispensable  en faisant une contribution  volontaire  au  profit des victimes et de leurs familles  de la situation en République Centrafricaine ».

Se prononçant sur l’arrêt par la Cour Pénale Internationale acquittant Jean Pierre Bemba, le chargé de la Sensibilisation   de l’Unité de sensibilisation du bureau extérieur de la CPI,  Gervais Bodagay, a rappelé qu’après avoir identifié les erreurs commises par la  première instance, la Chambre d’appel a conclu à la majorité que la chambre de la  première instance avait condamné à tort M. Bemba.

Il a donc estimé qu’il ne peut être tenu  pénalement  responsable au sens de l’article 28 du statut de Rome  des crimes qui ont été commis par les troupes du MLC pendant l’opération menée en RCA.

 Après l’examen de toutes les observations écrites et orales des parties et des participants, la Chambre d’Appel a conclu, à la majorité, que la Chambre de première instance III avait  commis des erreurs à deux égards importants, a-t-il indiqué, précisant que premièrement, elle avait condamné à tort M. Bemba pour des actes criminels spécifiques qui étaient en dehors de la portée des charges  telles que  confirmées.

En deuxième lieu, la Chambre de première instance a commis des erreurs graves en examinant  la question de savoir si Jean-Pierre Bemba avait pris toutes mesures nécessaires  et raisonnables pour empêcher,  réprimer  ou punir  la commission des autres crimes relevant  de l’affaire par ses subordonnés ou de soumettre cette question aux autorités compétentes.

La représentante  légale des victimes dans l’affaire Bemba, Maître Edith Douzima, a exprimé son désarroi, jugeant surprenant l’arrêt rendu par la Chambre d’appel  de la Cour pénale internationale.

Elle a toutefois invité  toutes les organisations de la société civile et les autorités centrafricaines à continuer d'apporter des éléments de preuve  dans la procédure contre Bemba et ses coaccusés.

Elle a indiqué avoir pris attache  et négocié avec le Fonds au profit des Victimes avant de revenir à Bangui.

 

Mercredi 13 Juin 2018
Basile Rébéné/ACAP