Signature à Bangui d’une déclaration d’appui de l'Union européenne au projet de sensibilisation sur la CPS

Bangui, 11 fév.(ACAP)-La cheffe de la délégation de l’Union Européenne(U.E) en République centrafricaine, Samuela Isopi, la Coordinatrice des Nations-Unies(UN), Najat Rachdi, et le président de la Cour pénale spéciale(CPS), Michel Landry Louanga, ont signé, samedi 9 février 2019 à Bangui, une déclaration solennelle d’appui de l’Union européenne à la Cour pénale spéciale d’un montant de deux (2) millions d’euros en vue de rendre opérationnel le projet de théâtre de sensibilisation dénommé « Da ti kota ngbanga » (grand tribunal, en sango, langue nationale).



Les juges de la CPS lors de leur session inaugurale, le 22 octobre 2018 à Bangui
La présentation de cette pièce de théâtre qui a suivi la signature de cette déclaration d’appui  inaugure le lancement d’une tournée théâtrale  nationale d’une ampleur inédite à travers tous les arrondissements de Bangui et de nombreuses villes de la République Centrafricaine afin de porter l’information et sensibiliser la population de façon transparente, inclusive, participative, non partisane sur le mandat et le travail de la CPS, a indiqué Mme Najat Rochdi.

Pour elle, la pièce de théâtre vient contribuer de façon  ludique au débat relatif  à la justice transitionnelle en République centrafricaine, la recherche de la vérité, la gestion du passé et la non répétition de graves violations des droits humains en contribuant à informer les Centrafricaines et Centrafricains  sur comment assouvir leur soif de justice et ainsi retrouver  la sérénité de cœur et la force de pardonner en vue de tourner la page car il sera nécessaire de pardonner.

« Il s’agit pour nous d’une action de plaidoyer d’ampleur  pour la justice  et l’action de la Cour pénale spéciale, ainsi que pour la mobilisation de la population à soutenir  et à comprendre cette juridiction », a-t-elle dit.
 
L’Ambassadrice de l’Union européenne, Sammuela Isopi,  a pour sa part exprimé sa satisfaction relative à la signature des accords de Khartoum, au Soudan, entre les groupes armés et le gouvernement  centrafricain  qui n’ont pas retranché l’un des mandats de la Cour pénale spéciale.

« La sensibilisation sur la Cour pénale spéciale marque l’engagement des partenaires techniques à continuer d’appuyer la Cour pénale spéciale et l’Etat de droit pour que la confiance et l’espoir  croissant  des centrafricains ne soit plus jamais déçue, car, il n’y a pas la réconciliation sans justice », a-t-elle précisé.

Elle a relevé que la sensibilisation est essentielle pour la stratégie d’enquête de la Cour pénale spéciale car elle permet à la population de bien comprendre l’organisation, le fonctionnement et  la mission  de cette Cour.

« Nous inaugurons ce jour une nouvelle étape importante à l’échelle nationale de cette inlassable et indispensable activité d’information et de sensibilisation  sur la Cour pénale spéciale  à travers un spectacle  traduisant les attentes de justice d’une population  qui  a tant souffert et tant attendu que justice soit faite », a-t-elle expliqué.

Le président de la Cour pénale spéciale, Michel Landry Louanga, s’est réjoui de la signature solennelle de cette déclaration d’appui au projet de lancement de la sensibilisation sur à la Cour pénale spéciale.

Il a invité la population centrafricaine à ne pas céder aux rumeurs car la Cour pénale spéciale avance doucement et sûrement dans ses enquêtes.

Il  a également d’exhorté les autres partenaires à emboîter le pas avec l’union européenne dans le soutien à cette juridiction.

Pour compléter le travail juridictionnel de la Cour et permettre à la population et surtout aux victimes de savoir exercer leurs droits et exiger la justice, la Cour pénale spéciale s’est dotée en juillet 2017 d’une stratégie de sensibilisation qui recommande de porter l’information sur celle-ci sur toute l’étendue du territoire.

Il faut rappeler que la Cour pénale spéciale est une juridiction hybride créée par la loi  du 03 juin 2015 pour  poursuivre les violations graves des droits humains dont  les crimes de génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés en République Centrafricaine depuis janvier 2003.

Lundi 11 Février 2019
Basile Rébéné/ACAP
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