Session criminelle : les compagnons d'Abdoulaye Hissène condamnés aux travaux forcés à perpétuité

Bangui, 28 fév. (ACAP)- La Cour criminelle de Bangui, présidée par le juge Alfred Rock Ngoumbré, a condamné, mercredi 28 février à Bangui, douze compagnons de l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdoulaye Hissène, aux travaux forcés à perpétuité.



Les douze compagnons d'Abdoulaye Hissène condamnés par les assises, le 28 février à Bangui
La Cour a mis tous les douze accusés hors de cause pour ce qui concerne l'infraction de destruction d'édifices publics, mais les a en revanche reconnus coupables pour les quatre autres chefs d'accusation, à savoir association de malfaiteurs, détention illégale d'armes et munitions de guerre, atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, Rébellion  et destruction d'édifices publics.

Seul Ahmat Aroun Kamis s'est vu reconnaître des circonstances atténuantes et a écopé d'une peine de 10 ans de travaux forcés.

A l'annonce du verdict, les condamnés ont levé la main droite en criant "« Kebir Allah ou akbar", autrement dit, la lutte continue.

« J’accepte le verdict de la Cour et je  suis ravi que la cour ait déclaré mes clients non coupables de crime de destruction des édifices publics et réduit la peine de l’un de mes clients », a déclaré l'avocat de la défense, Maître Athanase Nelo-Tanga.

il a toutefois indiqué son intention de faire appel du verdict. Dans sa plaidoirie, en mi-journée, il avait déjà estimé qu'aucune preuve n'était apportée par l'accusation pour convaincre la Cour de l'effectivité d'atteinte à la sûreté et qu'on demandait à celle-ci de condamner ses clients sur des rumeurs.

Ce verdict met un terme à un procès ouvert le 16 février dernier pour juger 16 compagnons d'Abdoulaye Hissène, dont  quatre ont bénéficié d'un non-lieu, tandis que l'ancien ministre se trouve hors d'atteinte de la justice centrafricaine, dans une zone sous contrôle des groupes armés.

A bord d'un convoi de 7 véhicules dirigé par Abdoulaye Hissène, les 12 condamnés, d'anciens combattants de l'ex-coalition Séléka cantonnés à la caserne du bataillon de soutien et des services (BSS), réussissent, dans la nuit du 12 au 13 août 2016, à quitter Bangui en forçant la barrière du PK 12 (porte nord de Bangui).

Ils sont finalement stoppés par les forces de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), à Galafondo (158 km de Bangui), qui les remettent à la justice centrafricaine, tandis que leur chef parvient à rallier le Nord-est du pays.
 
 

Mercredi 28 Février 2018
Acap Rédaction
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