Présentation et dédicace du livre « Femmes de Centrafrique , Âmes vaillantes au cœur brisé »



Présentation et dédicace du livre « Femmes de Centrafrique , Âmes vaillantes au cœur brisé »
4h30 pile, cette nuit du 13/14, je me réveille pour travailler : ce que j’ai retenu de la présentation du livre d’Yvonne « Femmes de … »

Assez longue et intéressante présentation du recteur de l’Université , Monsieur BOBOSSI SERENGBE Gustave , de la personne d’Yvonne qu’il connaissait depuis les manifestations des étudiants de 1979, sous l’ancien régime BOKASSA, et qui proposa à l’assemblée qu’Yvonne puisse leur raconter elle-même les circonstances malheureuses de son départ précipité de Centrafrique juste après son Bac .
Ensuite, l’animateur de la séance, le Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines , le professeur Gabriel DANZI, l’a présentée à travers ce qui résumé sur la 4ème de couverture et donna ensuite la parole à Yvonne.

Présentation et dédicace du livre « Femmes de Centrafrique , Âmes vaillantes au cœur brisé »
Yvonne de façon très dynamique et volontaire, résuma ce qu’elle appelle la bataille des femmes pour s’en sortir et aussi la volonté nécessaire de ne pas se laisser prendre au découragement. Elle fit rapidement le résumé des événements de 1979, durant lesquelles elle connut la dure répression suite aux journées de grève et rassemblements des étudiants. Seule fille parmi les étudiants et élèves amenés à la gendarmerie, elle reconnut avoir été traité convenablement.
Elle donna ensuite un aperçu du combat journalier qu’est la vie en France où elle a atterri pour la première fois, il y a 30 ans déjà ; de son long cheminement d’étudiante, surtout à travers la Franche Comté et essentiellement Besançon, sa ville d’adoption.

Puis son premier grand retour en Centrafrique en 1989 et les années très difficiles qu’elle a vécues à cette époque à Bangui et son retour précipité à Besançon , en France avec ses filles.
Le cheminement pour élaborer ce livre, ainsi que la participation efficace des lecteurs centrafricains et français qui lui a permis d’arriver à cet ouvrage très fini.

Remerciements très spéciaux à la sœur Bernadette BRENET ; Henri Blaise N’DAMAS et Alain GAGNIEUX.

Les interventions, limitées par le modérateur au nombre d’une douzaine en deux séries, furent toutes intéressantes et interrogatives, ce qui a permis à Yvonne de préciser sa pensée et en particulier, concernant la séquence sur l’excision dont un passage intéressant fut lu par un jeune journaliste de l’Agence Centrafrique Presse, Jérémie Soupou.

Elle précise ne donner que son avis personnel, sans juger celles qui pensent encore pour des raisons traditionnelles que cette pratique n’est pas condamnable, car pour elle, il faudrait une bonne et solide éducation de base et beaucoup de dialogue et de sensibilisation, plutôt que la punition qui risque de favoriser l’excision clandestine.

Présentation et dédicace du livre « Femmes de Centrafrique , Âmes vaillantes au cœur brisé »
Une remarque dans la salle pour la non traduction du livre en sango, la langue nationale. Et la question de savoir si on peut mettre le livre à la disposition des élèves et étudiants de Centrafrique.
Plusieurs questions tournaient autour de la double culture d’Yvonne qu’elle assume pleinement.

NB.- Cette question je la vis de l’autre côté (Alsaco-français) parti à 20 ans en Oubangui devenu, République Centrafricaine après l’indépendance et y vivant de nouveau.

Yvonne a ensuite mis l’accent sur le fait que le but du livre n’était pas de déclarer la guerre aux hommes, mais d’attirer l’attention de tout un chacun sur la situation précaire de la femme, pilier de l’économie, mais tout de suite visée en cas de conflit.

Chacun doit faire attention à sa sœur, femme, fille. Elle rappela le rôle important des femmes dans la société ancestrale auprès de leurs maris : Les hommes conseillés discrètement par leurs femmes à l’aube avant toutes décisions importantes.

Un couple doit travailler ensemble, en partenariat pour le bien-être de la famille. Les plus forts devant veiller sur les plus faibles. Une auditrice fit remarquer que c’était justement parce que les hommes centrafricains modernes ne consultaient plus leurs femmes que le Centrafrique subissait toutes ces crises militaro politiques à répétition.

Quelques applaudissements suivaient de temps en temps certaines réponses aux questions. La séance prit fin vers 11h30mn.

La vingtaine d’exemplaires du livre détenu par Prospert YAKA MAÏDE, journaliste à l’Acap (Agence Centrafrique Presse) , partenaire de l’association « Centrafrique Sans Frontières » pour le Centrafrique furent pris d’assaut par les voisins les plus proches. Le reste de la salle, surtout les étudiants s’étant résolus à s’inscrire sur une liste d’attente. Suivit alors la séance de dédicace qui dura une vingtaine de minutes.


Mardi 31 Mars 2009
Léon SCHAAL