Ouverture d'une enquête judiciaire suite à la mort de trois journalistes russes

Bangui, 1er août (ACAP) - Le procureur général près la Cour d'appel de Bangui, Eric Didier Tambo, a annoncé, dans une déclaration, mercredi 1er août à Bangui, l'ouverture d'une enquête judiciaire destinée à faire la lumière sur la mort de trois journalistes russes dont les corps ont été retrouvés, mardi 31 juillet 2018, à 23 kilomètres de Sibut (188 km au nord-est de Bangui).



Les trois victimes russe de Sibut
Les trois victimes russe de Sibut
L'enquête devra permettre d'identifier les agresseurs des victimes, dont les premiers signalements indiquent qu'ils étaient enturbannés et s'exprimaient en langue arabe, a indiqué le procureur général dans sa déclaration.

Ouverte à la demande du ministre centrafricain de la Justice, l'enquête sera confiée au tribunal de grande instance de Sibut, qui bénéficiera de la collaboration de la Section de recherches et d'investigations (SRI) de la gendarmerie centrafricaine, a précisé Eric Didier Tambo.
 
Arrivés en République Centrafricaine entre les 25 et 27 juillet derniers avec un visa de touriste, les victimes, identifiés comme étant Orhan Djemal, célèbre reporter de guerre indépendant, Kirill Radtchenko, caméraman, et Alexandre Rasstorgouïev, documentariste, voyageaient à bord d'un véhicule 4x4 de location, dont le conducteur a réussi à s'enfuir, a-t-il ajouté.

Informé de ce drame, le président de la République, Faustin Archange Touadéra, a adressé un message de condoléances à son homologue russe, Vladimir Poutine et aux familles des défunts journalistes, dont les corps devraient être rapatriés en fin de semaine.

"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces assassinats et exhortons les autorités centrafricaines et russes à mener une enquête sérieuse et approfondie pour en identifier les auteurs.”, a déclaré, dans un communiqué publié en fin de matinée ce 1er août, le secrétaire général de l'ONG Reporters sans frontières, Christophe Deloire.

La mort des trois journalistes russes intervient au moment où certains groupes armés affichent des signes de nervosité à l'approche d'un dialogue politique initié par l'Union Africaine et d'autres voient comparaître devant la Cour criminelle de Bangui quelques uns de leurs hommes arrêtés dans la région de Bambari (388 km au nord-est de Bangui) par la Force de la Mission intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA).



 
 

Mercredi 1 Août 2018
Alain-Patrick Mamadou / ACAP