Michel Djotodia Am Nondroko annonce une batterie de mesures pour la sécurité, l’aide humanitaire aux populations des localités récemment attaquées et les recettes publiques

Bangui, 13 sept. (ACAP) - Le Chef de l’Etat de la Transition Michel Djotodia Am Nondroko a annoncé une batterie de mesures concernant la sécurité et la défense du territoire national, l’aide humanitaire aux populations des localités des préfectures de l’Ouham et de l’Ouham Pendé ayant récemment fait l’objet d’une attaque criminelle et l’assainissement des recettes publiques, lors de sa traditionnelle rencontre avec les maires et chefs de groupes de Bangui et des communes de Bimbo et Bégoua, vendredi 13 septembre 2013, à Bangui.



Michel Djotodia Am Nondroko annonce une batterie de mesures pour la sécurité, l’aide humanitaire aux populations des localités récemment attaquées et les recettes publiques
Michel Djotodia Am Nondroko a estimé que « l’heure est si grave » que l’Etat ne pourrait pas continuer à « rester passifs et faire comme si de rien n’était », d’où « il faut réagir et prendre des mesures vigoureuses pour sauver les populations en détresse ».
 
Se référant aux dires des médias nationaux et internationaux, Michel Djotodia Am Nondroko a déclaré « qu’un groupe armé se réclamant du président François Bozizé a attaqué les villes » de Paoua, Bossangoa et Bouca, « tuant des femmes, des enfants et des vieillards ». Les rescapés, « par milliers », ont été contraints de se réfugier en brousse, a-t-il dit.
 
Pour lui, l’objectif de ces assaillants est de « s’en prendre à un groupe donné de la population et faire des civiles des boucliers humains en cas de riposte des forces de défenses et de sécurité ». Il n’avait pas voulu dire que les assaillants s’en sont pris aux musulmans.
 
Quant au bilan, Michel Djotodia Am Nondroko s’est toujours référé aux médias pour avancer « une centaine de morts à la suite des combats entre les ex-Séléka et ces assaillants ».
 
A la différence des médias, Djotodia a réfuté l’hypothèse des combats autour de Bossangoa.
 
Avec ce qui vient de se passer dans le nord-ouest de la République Centrafricaine, Michel Djotodia Am Nondroko a pensé que « la situation sécuritaire déjà bien fragile a été aggravée » et a eu pour conséquence « l’assèchement des recettes publiques ».
 
Il attribue ces forfaits « à des individus mal intentionnés qui ont érigé des barrières illégales sur les axes routiers aux fins de percevoir des droits de douane et autres taxes au détriment de l’Etat ».
 
Il a même fait allusions à la « dégradation du système éducatif et sanitaire et une situation humanitaire très préoccupante dans l’arrière pays ».
 
En réponse d’urgence, Michel Djotodia Am Nondroko a annoncé que « le gouvernement se prépare à l’envoie des renforts pour sécuriser la zone ». Aussi, « un comité sera mis en place et placé sous la présidence du Premier ministre chef du gouvernement pour gérer et faire acheminer de l’aide humanitaire aux populations dans les provinces ».
 
Pour préserver les menues recettes en vue de répondre aux charges prioritaires de l’Etat que sont les salaires, les pensions et les bourses, Michel Djotodia Am Nondroko a préconisé que « dorénavant, sauf cas exceptionnel, les missions à l’étranger des membres du gouvernement sont suspendues jusqu’à nouvel ordre ».
 
Partant, lui et le Premier ministre « n’effectueront pas le déplacement de New York pour prendre part à la prochaine assemblée générale des Nations Unies prévue pour le 26 septembre prochain ».Mandat a été donné à la Ministre des Affaires étrangères, Mme Léonie Banga Boti Mbazoua de représenter le pays.
 
Dans le même temps, il a ordonné que « les partenaires au développement, les confessions religieuses ainsi que le gouvernement pourront organiser des missions dans l’arrière-pays pour s’enquérir et faire la lumière sur les dernières attaques dans le nord-ouest du pays.
 
Le clou de cette rencontre a été marqué par l’annonce de la dissolution, par décret numéro 13.334 du 13 septembre 2013 de l’ex-coalition Séléka et la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP). Désormais donc, tous ceux qui se réclameront de ces entités, toujours selon le décret, seront considérés comme des bandits et traités comme tels, au regard des lois de la République.
 
Cela signifie que désormais, seules les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont chargées de la défense de l’intégrité du territoire. Les policiers et les gendarmes de leur côté sont chargés du maintien et du rétablissement de l’ordre.
 
Mme le Maire de la ville de Bangui a, pour sa part, approuvé toutes ces batteries de mesures. Seulement, elle a exprimé une inquiétude quant à l’avenir des ex-combattants qui détiennent encore des armes et qui seront « laissés pour compte ». Sa crainte est que ces ex-combattants « pourraient se transformer en voleurs, braqueurs et coupeurs de route » dont les actions seront nocives pour la vie socioéconomique en République Centrafricaine.

Vendredi 13 Septembre 2013
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP