Le rêve d'une fille afghane pour un bel avenir (REPORTAGE)

KABOUL, 17 novembre (Xinhua) -- "Mon premier et plus important objectif est de devenir médecin pour venir en aide aux patients pauvres dans ce pays ravagé par la guerre", susurre Ayesha, une Afghane de 13 ans.



Le rêve d'une fille afghane pour un bel avenir (REPORTAGE)
Ayesha, en 7e année à l'école Ayesha Dulani, dans la capitale Kaboul, a décidé de suivre cette voie quand elle a appris que des filles démunies de son âge ont été grièvement blessées dans un attentat exécuté par les talibans ce mois-ci.

Ayesha fait partie des dix "Enfants vedettes" choisis dans le monde pour leur bravoure, leur conscience environnementale et de leur aspiration à l'éducation.

Cette sélection s'inscrit dans le cadre d'une campagne mondiale lancée par l'agence de presse Xinhua et le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef) pour marquer le 20e anniversaire de l'adoption de la Convention relatives aux droits de l'enfant, le 20 novembre 1989.

"J'aimerais me consacrer à la cause des femmes et des enfants malades et démunis. J'aimerais me rendre à leurs maison dans les régions rurales pour leur apporter le traitement médical dont ils ont besoin", confie-t-elle.

En Afghanistan, les activistes anti-gouvernementaux des talibans poursuivent leurs sabotages, comme les attentats visant des enseigants, des lycéens et des établiseements d'enseignement, pour contrer les efforts déployés par le gouvernement pour reconstruire le pays.

Plus de 630 écoles, pour la plupart dans le sud du pays, bastion des talibans, ont été fermées pour des raisons de sécurité, laissant 170.000 enfants privés de leur droit à l'éducation.

Les Afghans, notamment les femmes afghanes, ont beaucoup souffert de la guerre au cours des trois dernières décennies.

Les femmes et filles afghanes, notamment celles des régions rurales, sont soumises au mariage forcé et précoce, à la violence conjugale et n'ont pas accès à l'éducation en raison des traditions tribales persistantes.

Près de 86% des femmes afghanes dans les régions rurales sont analphabètes et lorsqu'elles ont besoin d'un traitement médical elles sont obligées de marcher à pied pendant des heures, voire des jours.

Née à Islamabad, capitale du Pakistan, où elle vivait avant de retourner en Afghanistan en 2004, Ayesha a déclaré que les Afghans méritent la paix et la stabilité.

"Ça suffit ! Arrêtons la guerre et vivons en paix comme les habitants d'Islamabad. Nous, les Afghans, nous aurons aussi un bel avenir", dit la jeune fille, en se remémorant sa douce enfance dans la capitale pakistanaise.

Le chemin est encore long, malgré d'importants progrès enregistrés. Environ 85% des Afghans ont accès aux services médicaux, contre seulement 9% sous le régime des talibans et le taux de mortalité juvénile est passé de 25,7% à 19,1%, selon le porte-parole du ministère de la Santé publique, Ahmad Farid Raid.

Optimiste sur l'avenir, Ayesha est convaincue que son pays se redresse progressivement et que la reconstruction est en marche, même si lentement.

Jeudi 19 Novembre 2009
Par Abdul HALEEM