Le directeur national de la BEAC de Centrafrique Monsieur Ali ChaÏbou revient sur les 50 ans d’évolution de la banque.

Bangui, le 28 Nov. – (ACAP)- le Directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale a retracé le 22 novembre 2022, lors de la foire d’exposition des billets de banque, organisée dans le cadre des festivités du cinquantenaire de la BEAC à Ndjamena au Tchad, les grandes étapes de l’évolution de l’Union de 1972 à 2022.



Selon le directeur national de la BEAC de Centrafrique, tout a commencé par la Convention de coopération monétaire signée le 22 novembre 1972 à Brazzaville par le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon et le Tchad, consacrée, d'une part à la création d'une Banque Centrale commune avec au début 5 pays, dénommée Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et, d'autre part, à la création d'une monnaie commune, dénommée franc de la Coopération Financière en Afrique centrale (Franc CFA).
 
« La BEAC détient le privilège exclusif de l’émission des billets et monnaies métalliques ayant cours légal et pouvoir libératoire dans les Etats membres. Les Statuts de la BEAC lui confèrent par ailleurs plusieurs autres missions : définir et conduire la politique monétaire de l’Union Monétaire ; conduire la politique de change de l’Union Monétaire ; détenir et gérer les réserves officielles de change des Etats membres ; promouvoir les systèmes de paiement et de règlement et veiller à leur bon fonctionnement afin de promouvoir la stabilité financière dans l’Union Monétaire » a souligné le directeur Ali ChaÏbou.
 
Il poursuit tout affirmant que la Guinée Equatoriale a intégré le groupe de pays membres, constituant, à l'époque, l'Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC), le 1er janvier 1985. L’adhésion de la Guinée Equatoriale, pays non-membre de la sphère francophone de surcroît, à la BEAC et à l’UDEAC constitue à n’en point douter la preuve du dynamisme et de l’attractivité de cet espace de communauté de destin. L’UDEAC a été transformée en Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en mars 1994, devenue effective en juin 1999.
  
« De novembre 1972 à février 2022, la BEAC a changé six fois d’équipe dirigeante : l’ancien Directeur Général Christian JOUDIOU, qui a assuré le transfert du siège de Paris à Yaoundé le 1er janvier 1977, a passé le relais à Monsieur Casimir OYE MBA le 1er avril 1978, premier Gouverneur de l’Institut d’Emission. Se sont ensuite succédé à la BEAC Messieurs Jean-Félix MAMALEPOT, Philibert ANDZEMBE, Lucas ABAGA NCHAMA et actuellement ABBAS MAHAMAT TOLLI. A noter que de 1978 à 2010, les Gouverneurs de la BEAC étaient tous de nationalité gabonaise, en vertu du « consensus de Fort-Lamy », ancienne appellation de N’Djamena, qui consistait à répartir les sièges et les postes de direction des institutions de la Communauté entre les Etats membres. Ce principe a été remis en cause en janvier 2010 » a souligné monsieur Ali ChaÏbou.
 
Selon lui, le lancement des activités de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) en 1992, créée en octobre 1990, investie de la plénitude des pouvoirs de supervision bancaire dans la CEMAC et qui a activement contribué à la réhabilitation, à la stabilisation et au développement du secteur bancaire dans les six pays membres.
 
 
Celui-ci a reconnu que la modernisation des systèmes de paiement à partir de 2007, à travers la mise en production du Système des Gros Montants Automatisés (SYGMA) et du Système de Télé-compensation en Afrique Centrale (SYSTAC), ont abouti à l’instauration d’une seule place financière pour l’ensemble des six pays de la CEMAC.
 
Le directeur national de la BEAC de Centrafrique, a confirmé que la réalisation d’un vaste programme de réformes de la politique monétaire de la BEAC entre 2012 et 2015 a engendré d’énorme amélioration et a fait accroître le financement des économies des Etats membres de la CEMAC, à travers notamment la dynamisation du marché interbancaire et la rénovation des interventions de la BEAC, le marché monétaire a été restructuré, avec la création des titres de créances négociables (TCN) et de nouveaux instruments de la politique monétaire de la Banque Centrale ont été créés pour répondre efficacement aux besoins du système bancaire (facilités permanentes, opérations structurelles, opérations de maturités longues et opérations de réglage fin).
 
« Au fil des ans, la BEAC a pris ses marques et s’est modernisée. Elle a su s’adapter aux mutations voulues par les Etats et qu’elle remplit sa mission, malgré les soubresauts qui ont jalonné son existence. A titre d’illustration, elle réalise, depuis des années, la troisième performance en Afrique en matière de lutte contre l’inflation, mission primordiale d’une Banque Centrale, après le plus souvent Bank Al Maghrib du Maroc et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) » a-t-il déclaré.
 
Concernant la politique macroéconomique, monsieur Ali ChaÏbou a démontré que la monnaie est un facilitateur. A cet égard, la BEAC a su créer les conditions favorables pour un développement économique sain et durable, que les Etats membres et le secteur privé devraient pouvoir mettre à profit, au moyen notamment de politiques publiques et privées appropriées, afin de bâtir des infrastructures, des systèmes socio-éducatifs, des industries, une agriculture, etc. qui conditionnent une croissance solide et durable.
 
Pour finir, le directeur national de la BEAC de Centrafrique a développé que cinquante ans après sa création, la BEAC reflète l’ambition portée par les Etats membres, incarnée par des hommes et des femmes qui en ont fait une aventure humaine couronnée de succès, au bénéfice des concitoyens de la CEMAC. Cependant, le voyage se poursuit et comme rien n’est jamais acquis, elle doit garder le cap et redoubler d’efforts pour relever les nombreux défis qui l’attendent. Il appartiendra à la jeune génération de faire évoluer raisonnablement la BEAC vers un autre palier, dans l’intérêt de notre communauté.
 
Notons que la BEAC est dotée d’un Conseil d’Administration, d’un Comité d’Audit, de deux commissaires aux comptes et d’un Collège des Censeurs. Le Comité Ministériel de l’Union Monétaire en Afrique Centrale (UMAC) et la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC sont les organes suprêmes de la BEAC.
 

 
 
 

Dimanche 27 Novembre 2022
Karl NGREBADA / ACAP
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