Le bilan a mis parcours du ministère du Développement Rural et de l’Agriculture

Le ministre du Développement Rural et de l’Agriculture, Fidèle Gouandjika, au cours d’une interview à l’Agence Centrafrique presse, a dressé un bilan positif a mis parcours du département après sept (7) ans années de règne du régime du Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée François Bozizé Yangouvonda.



Question : Quel est l’état des lieux du département du Développement Rural et de l’Agriculture au 15 mars 2003

Le ministre Fidèle Gouandjika : Merci Monsieur le journaliste, de me donner l’opportunité afin de vous faire l’état des lieux de mon arrivée au département de l’Agriculture.

L’état des lieux à mon arrivée était vraiment alarment car, le service agricole était désorganisé et quasi totalement inefficaces.

Les agriculteurs et les éleveurs ne disposaient pas de services fonctionnels pour les aider dans leurs activités professionnelles : à l’échelon national, il n’existait plus de structure opérationnelle pour diffuser de l’information technique et économique, réaliser de la formation professionnelle, faciliter l’accès aux facteurs de production (engrais, semences, produits phytosanitaires, etc.), réguler les échanges des produits agricoles et mettre au point des innovations. Le crédit agricole n’existait plus et les aides à investissement productif (équipement de traction animale, plants d’espèces pérennes etc.) ne sont plus qu’un souvenir.

Les organisations paysannes bénéficiaient de peu d’appuis et étaient incapables de reprendre à leur compte les services que l’Etat n’est plus en mesure d’assurer.

La situation actuelle est le fruit de la dégradation des services publics à l’agriculture. Les années 90 ont été ponctuées par la disparition d’un certain nombre de structures qui jouaient un rôle fondamental en milieu rural :

- la Cellule Coton fonctionnait sur un espace réduit par rapport à la SOCADETEX et ne souhaite reprendre à son compte que les activités de commercialisation, d’égrenage et d’exportation du Coton, réduisant au minimum l’appui aux producteurs et à leurs groupements ;
-il n’existait aucune structure d’encadrement pour la filière café ;
- L’ACDA et l’ANDE, agences créées en 1993 sous l’impulsion de la Banque Mondiale pour s’occuper de la vulgarisation dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage en développant l’approche « Training and Visit », ne bénéficient plus de financement de la Banque Mondiale depuis 1997 (Clôture prématurée et définitive du PAIA projet d’appui aux institutions agricoles en 1998). Elles sont largement devenues, en dehors de quelques projets, des coquilles vides.

- les institutions de formation agricole tournent au ralenti : le Centre de formation de Bouar (CTE, spécialisé dans les formations en élevage) éprouvait d’énormes difficultés de fonctionnement et de bourses d’études ; le Centre de Grimari (CTDR, avec 3 spécialisations : agriculture, eaux et forêts, génie rural) fonctionne encore mais ses infrastructures sont complètement délabrées et il connaît de graves dysfonctionnements ; les ressortissants des écoles de techniciens, de techniciens supérieurs et d’ingénieurs n’étaient plus recrutés par la fonction publique depuis une dizaine d’années et leur devenir professionnel est largement méconnu ;

- de nombreux services du ministère sont en sommeil : l’Administration Centrale ne fonctionnait comme il se doit ; les statistiques agricoles ne produisent d’aucune donnée fiable depuis plus de 10 ans ; le service de la protection des végétaux est devenu une pompe financière alimentant le ministère grâce aux taxes perçues mais ne rend plus les services de veille, de conseil et d’homologation qu’il est censé remplir et les services agricoles apparaissent ainsi en pleine déroute ;

- au lendemain de la prise de fonction à la tête du ministère du Développement Rural et de l’Agriculture, moie et mon frère Youssoufa Yérima Mandjo, respectivement ministre du Développement Rural et de l’Agriculture, et ministre Délégué auprès du ministre du Développement Rural et de l’Agriculture, chargé de l’Elevage et de la Santé Animale, avons annoncé que chaque centrafricain doit manger trois repas par jour ;

- cela semble rimer presque avec un slogan pour les uns et les autres. Mais en réalité, cela constitue pour le Département un défi qu’il faut relever. Il s’agit d’amener les cadres et les producteurs à travailler pour que la production agricole puisse augmenter et que des prix de cession des produits agricole et denrées alimentaires de base soient à la portée de toutes les bourses. Cette préoccupation traduit bien un des aspects profonds de la pensée de Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat qui prône la politique de « kwa Na Kwa » le travail rien que le travail pour le bien être de tous les centrafricains ;

- Telles que définies dans le décret n°05.009, le ministre du Développement Rural et de l’Agriculture a pour mission, de concevoir, élaborer et mettre en œuvre la Politique du Gouvernement en matière d’Agriculture et d’Elevage ;

- Dans le strict respect de cette mission et de cette prise de fonction, plusieurs actions ont été menées dans le but du Développement du Monde Rural, de l’Agriculture et de l’Elevage.

Les réalisations concrètes (Statistiques à l’appui) entre 2003 et 2010

Mon frère Youssoufa Yérima Mandjo, ministre Délégué auprès du ministre du Développement Rural et de l’Agriculture, chargé de l’Elevage et de la Santé Animale et moi-même, nous avons réalisé beaucoup de chose pour changer le visage de l’Agriculture et de l’Elevage centrafricain, clef de voûte du développement économique et social par la mise en œuvre du DSRP qui est concrétisée en :
- Actualisation des stratégies du « Développement Rural et Sécurité Alimentaire », du Plan d’Action Prioritaire et du Plan de Financement du Secteur ;
- Mouvement et installation du personnel du ministère du Développement Rural et d e l’Agriculture ;
- Mise en œuvre du programme de réhabilitation du secteur agricole dans les zones affectées par les conflits par la distribution des semences, de petits outillages agricoles, des engrais, des pesticides, et des produits vétérinaires ;
- Dotation des cadres de l’ACDA en sept véhicules tout terrain 4X4 et 40 motocyclettes avec acquisition des moyens de production suivants : engrais, semences, et outils agricoles en vue d’augmenter la production sur financement de la BAD ;
- Les dix (1O) tracteurs Libyens à titre de don a été utilisé dans le cadre d’un projet pilote de mécanisation des petites exploitations familiales. La seconde phase souhaitée de l’opération consistera à reproduire l’opération à l’échelle nationale. Aussi, cette opération permettra d’opérationnaliser l’Office National du Matériel Agricole et Pastoral, créé par la Loi qui est votée par l’Assemblée Nationale en juin 2008 ;
- Quelques projets de transformation du café, coton, arachide, noix de palme, produits animaux (cuirs, peau, lait, fromage etc.) sont soumis pour financement dans le cadre du programme cadre intégré renforcé du ministère du Commerce et sont en attente d’une suite à donner ;
- Une mission du gouvernement s’est rendue en France en Avril 2009 pour des négociations avec les partenaires (Géo coton en France) et l’opérationnalisation de la SOFICA ;
- Apurement des arriérés dus aux producteurs de coton ;
- Apurement des arriérés dus aux producteurs de tabac ;
- Commercialisation de 8 000 tonnes pour la campagne 2008/2009 ;
- Relance de la culture de café par la fourniture du matériel végétal performant, la remise en place de l’encadrement et la politique d’intéressement des jeunes pour cette filière ;
- Obtention de l’accord du gouvernement pour la mise à disposition des coopératives de café d’un montant de 500 millions de F Cfa pour le soutien de la filière ;
- Organisation en collaboration avec la FNEC des missions de sensibilisation pour le retour des éleveurs dans les zones de production d’élevage ;
- En culture attelée 400 paires de bovins ont été distribuées grâce au financement « don japonais » pour la relance de l’agriculture centrafricaine ;
- Mise en œuvre du programme de reconstitution du petit cheptel caprin, ovin, porcin avec l’appui de la FAO et autres ONGs humanitaires (COOPI, Consul Danois, Action contre la faim, etc) dans les zones post conflit ;
- Formation des cadres et Agents de l’ANDE sur le suivi de la grippe aviaire ;
- Renforcement des capacités institutionnelles de la Direction des Etudes et de la Planification en Elevage et en statistique Agricole en Egypte et en Chine ;
- Lancement de la construction d’un abattoir à Bossangoa sur financement de l’Etat ;
- Organisation de la vaccination contre la péri pneumonie contagieuse des bovidés (PPCB) ;
- Organisation de la vaccination contre la Peste des Petits Ruminants (PPR) en 2009) ;
- Mise en œuvre par la FNEC de deux projets de gestion des conflits dans les zones agro-sylvo-pastoraux ;
- Négociation et obtention d’un accord de financement du projet d’appui à la réhabilitation des infrastructures Rurales (PARIR) auprès de la BAD d’un montant de 3.800.000.000 F CFA ;
- Négociation et obtention d’un accord de financement du projet Réponse à la crise Alimentaire (PRCA), financé par la Banque Mondiale et piloté par le CTP-PAS d’un montant de 7.000.000 US ;
- Négociation et obtention d’un accord de financement du projet de la réduction des Flambées des Prix des Denrées Alimentaires financé par l’Union Européenne d’un montant de 10.000.000 US piloté et finalisé par FAO ;
- Lancement par le Président de la République de la Campagne agricole et organisation de la campagne agricole avec participation des ministres résidents ;
- Organisation de la journée Mondiale de l’Alimentation édition 2009 à Obo Préfecture du Haut M’Bomou ;
- Participation au sommet mondial de l’alimentation au cours duquel des négociations ont abouti à la reprise de la coopération avec le FIDA ;
- Soutien matériel financier au groupement coopératif et pré-coopératif de café respectivement dans la zone de la Lobaye, Ombella Mpoko, Sangha Mbaéré, Mambéré Kadéi, Basse Kotto, Mbomou et le Sud de la Ouaka ;




Les perspectives d’avenir (Grand chantier)

Les chantiers auxquels je me suis attaqué de force avec le ministre Délégué, chargé de l’Elevage et de la santé Animale depuis ma prise de fonction à la tête du ministère du Développement Rural et de l’Agriculture consiste notamment :

- Au renforcement des capacités institutionnelles, logistiques et opérationnelles d’intervention des services (appui matériel et logistique) au ministère du Développement Rural et de l’Agriculture et des institutions sous tutelles ;

- Au renforcement des capacités des producteurs agro-pastoraux et associations

- A l’intensification et diversification des productions (sources de revenus) ;

- A la mise en place des infrastructures d’appui à la production, au stockage, à la transformation - et à la commercialisation des produits agricoles ;

- Au programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) en cours de formulation ;

- A l’enquête Rizicole avec dépouillement et analyse des résultats ;

- Au programme riz NERICA avec financement par le fonds Commun pour les produits de Base (CFC) sous la conduite de l’ICRA en cours d’exécution ;

- A la mise en place d’un comité d’organisation de la campagne caféière ;

- A la préparation e lancement de la campagne coton de l’année 2010 ;

- A l’opérationnalisation des offices publics Agropastoraux (FDAP ONMAP) ;

- A l’entrée Académique 2009-2010 de l’ENEB de Bouar et le CTDR de Grimari ;

- A l’entrée Académique 2009-2010 à l’Ecole Régionale de Formation Agricole (ERFA) de NGALA au Nigéria ;

- A l’absorption des jeunes démobilisés (DDR) dans le centre de formation Agricole et artisanale et dans les Lycée d’enseignement professionnel Agricole et artisanal (LEPAA) de Soumbé à Bossangoa,

- A l’appui technique et matériel puis à la révision de programme de formation et la remise à niveau des formateurs du CTDR de Grimari et l’ENEB de Bouar ;

- A l’organisation de la journée Mondiale de l’Alimentation Edition 2010 à Birao, Préfecture de la vakaga ;
-
- Au lancement du processus du programme détaillé de développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ;

- A la réhabilitation de l’outil industriel ;

- A la réhabilitation du pas automobile ;

- A la distribution des intrants (semences, engrais, insecticides, pesticides et les petits outillages) ;

- A la réhabilitation de la station de recherche (ICRA) du golf et l’Europe ;
de Boukoko ;


- A l’appui de réhabilitation des plantations de café abandonnées depuis plus d’une décennie ;

- A l’exploration du marché intérieur sous régional, national et international, particulièrement la chine, le pays du golf et l’Europe ;

Tout ceci contribuera à l’augmentation de la production de coton fibre de 9.300 tonnes, la production de café coque de 8000 tonnes, la production de tabac et la production des cultures vivrières à l’année 2010-2011.

Mercredi 12 Mai 2010
Propos recueilli par Alain Patrick Mamadou