Le Roi Mohamed VI suggère que l’Afrique s’exprime d’une seule voix


Marrakech, 17 nov. (ACAP) - Le Roi Mohamed VI du Maroc a proposé aux Chefs d’Etat africains qu’ils s’expriment d’une seule voix, qu’ils exigent la justice climatique ainsi que la mobilisation des moyens nécessaires et qu’ils fassent des propositions concertées dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, à l’occasion du premier sommet africain de l’Action, en marge de la COP22, mercredi 16 novembre 2016, à Marrakech au Maroc.



L’objectif de ce sommet est, pour les pays africains, de mettre au point une vision commune pour défendre les revendications du continent, notamment en ce qui concerne le financement et le transfert de technologie dans le secteur du climat.
 
Le Roi Mohamed VI a relevé que « l’Afrique paie un lourd tribut dans l’équation « climat », à travers la hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition, l’appauvrissent de la biodiversité et la destruction des écosystèmes qui hypothèquent le progrès du continent, de même que la sécurité et la stabilité.
 
Se fiant aux données statistiques, il a révélé que l’Afrique n’émet que 4% des gaz à effet de serre alors que les bouleversements climatiques ont engendré sur ce continent plus de 10 millions de réfugiés climatiques. Il a projeté qu’à « l’horizon 2020, près de 60 millions de personnes seront déplacées du fait de la rareté de l’eau, si rien n’est entrepris dans ce domaine ».
 
Il a également évoqué la perte de 94% de la superficie de l’immense réserve d’eau douce naguère du Lac Tchad et la disparition annuelle d’environ 4 millions d’hectares de forêts.
 
Il a aussi déploré l’insécurité alimentaire, caractérisée par les fortes perturbations dans le domaine agricole, alors que ce secteur occupent plus de 60% de la main d’œuvre africaine.
 
Il a aussi fait allusion aux épidémies d’origine hydrique, qui causent annuellement de milliers de décès, qui ne pourront être éradiquées que des infrastructures de traitement des eaux usées sont mis en place.
 
De ce sombre tableau, le Roi Mohamed VI a recommandé la détermination des mesures d’accès aux financements nécessaires à l’adaptation du Continent, l’indentification des mécanismes visant à soutenir la mise en œuvre de programmes phares, le renforcement des capacités institutionnelles du Continent, enfin, saisir les opportunités et étudier les implications qu’offre un développement sobre en carbone, dans les domaines de l’énergie, de l’innovation technologique, ou encore, des métiers « verts ».
 
En ce qui concerne les contributions du Maroc, le Roi a engagé son pays « dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales, le renforcement de sa contribution à la défense des intérêts vitaux du Continent, notamment au sein de l’Union Africaine, le dépliement de son ambitieux programme relatif aux énergies renouvelables, la diversification de nouveaux partenaires et publics et privés.
 
Il a instruit les autorités de la CPO22 d’animer le réseau africain d’expertise climatique, à partir du « Centre de compétences en changements climatiques » installé au Maroc.
 
S’adressant à ses pairs, le roi Mohamed VI s’attend à l’harmonisation et à la concrétisation des projets régionaux et transnationaux structurants en vue de « de dessiner une Afrique résiliente aux changements climatiques, une Afrique qui s’engage résolument sur la voie du développement durable », à travers l’utilisation des ressources de manière optimale mais en respectant les équilibres environnementaux et sociaux.
 
 
 

Vendredi 18 Novembre 2016
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP
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