Le Chef de l’Etat de la transition Michel Djotodia Am Nondroko souhaite être le dernier qui a accédé au pouvoir en République Centrafricaine par les armes

Bangui, 19 août (ACAP) - Le Chef de l’Etat de la transition Michel Djotodia Am Nondroko a émis le vœu d’être « vraiment le dernier centrafricain à recourir à la force pour l’accession au pouvoir politique », lors de la prestation de serment qui a fait de lui le Chef de l’Etat assermenté de la transition, dimanche 18 août 2013 à Bangui.



Le Chef de l’Etat de la transition Michel Djotodia Am Nondroko souhaite être le dernier qui a accédé au pouvoir en République Centrafricaine par les armes
La prestation de serment de Michel Djotodia Am Nondroko a pour objectif de l’investir en qualité de Chef de l’Etat de la Transition, conformément à la feuille de route édictée par les chefs d’Etat de la sous région d’une part et le respect de l’article 24 de la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013 d’autre part.
 
Dans le discours qu’il a prononcé à la suite de sa prestation de serment, Michel Djotodia Am Nondroko a déclaré qu’il a « l’obligation de rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire au profit de tous ses compatriotes et d’assurer la protection des agences humanitaires dans le cadre de leur mission visant l’assistance des populations en détresse ».
 
Pour lui, « l’un des défis à relever porte sur la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du pays ; la réhabilitation des infrastructures de base notamment les routes, les ouvrages d’art », afin de faciliter la libre circulation des personnes et des biens.
 
Il a salué à sa juste valeur la décision prise récemment par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine concernant le déploiement des contingents complémentaires pour porter les effectifs des militaires à 3.500 hommes dans le cadre de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique. Ce nouveau dispositif, selon lui, « aidera la République Centrafricaine à endiguer l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national ».
 
L’un des chantiers qui tient à cœur Michel Djotodia Nondroko est « la relance de l’économie nationale ».C’est dans ce souci qu’il à noué « des discussions avec les entreprises sinistrées en vue de leur apporter l’assistance nécessaire à la reprise totale de leurs activités », a-t-il dit.
 
Il a affirmé qu’il portera une « attention particulière sur le secteur agricole, poumon de l’économie, qui occupe la majeure partie des populations ».
 
Abordant la question sur l’impunité, le Chef de l’Etat de la Transition a déclaré « qu’il n’y aura plus de place à l’impunité, car l’on ne saurait construire un Etat de droit sans la justice ».
 
Par rapport à ce volet de l’impunité, Michel Djotodia Am Nondroko a envisagé des sanctions à l’endroit des « auteurs des crimes et délits », lesquels « seront systématiquement traduits en justice et sévèrement sanctionnés ». L’exemplarité démarrera avec « les auteurs des crimes contre l’humanité perpétrés lors des derniers évènements qui sont appréhendés qui seront jugés lors de la plus prochaine session criminelle », a ajouté le Chef de l’Etat de Transition.
 
Michel Djotodia Am Nondroko a reconnu que depuis qu’il est au pouvoir, « il a suffisamment fait preuve de bonne foi et de détermination, en préservant à tout prix la concorde entre les différentes confessions religieuses ainsi que la laïcité de l’Etat ».
 
« Il est temps que nous nous ressaisissons, afin de donner une chance à notre pays que de nous livrer à un suicide collectif », a-t-il déclaré en substance.
 
Michel Djotodia pense déjà aux prochaines consultations populaires. Raison pour laquelle, il a fait allusion « à la tenue inévitable et impérative d’élections libres, transparentes et crédibles afin de doter la Centrafrique de nouvelles autorités dont la légitimité ne souffrira d’aucune contestation ».
 
C’est pour une transition apaisée que Djotodia Am Nondroko a exhorté les leaders politiques à « observer une trêve pendant cette période de transition que les uns et les autres souhaitent consensuelle et apaisée ».
 
En recevant la formule du serment du Chef de l’Etat, le Président de la Cour Constitutionnelle de Transition, Zacharie Ndouba, lui a proféré le conseil suivant lequel « à partir de la date de prestation de son serment, Djotodia n’est plus le chef d’une entité mais le Président de tous les Centrafricains. A ce titre, il doit livrer une guerre totale pour l’indépendance et l’intégrité du territoire nationale, pour l’unité de la nation, la sécurité de vos compatriotes, pour la paix, pour la démocratie, la bonne gouvernance, l’Etat de droit et le développement économique ».
 
Pour réussir, le juge Ndouba a mis en garde le Chef de l’Etat de la Transition contre « les courtisans qui ne disent jamais non au chef, ni ce qui est bien ou qui devraient être, mais ce qu’il faut faire pour faire plaisir au chef ».
 
Rappelons que depuis son accession au pouvoir le 24 mars 2013, Michel Djotodia Am Nondroko s’est employé à appliquer toutes les recommandations prévues par ses pairs, notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale, la mise en place d’un Conseil national de Transition, la promulgation de la Charte constitutionnelle de Transition et la mise en place d’une Cour Constitutionnelle de Transition. Dans les jours à venir, le Haut Conseil de la Communication sera installé.
 
 

Lundi 19 Août 2013
Sébastien Lamba/ACAP