Lancement à Bangui d'une campagne en faveur du condom féminin

Bangui, 17 nov. (ACAP)- « L’utilisation du préservatif, tant masculin que féminin, doit être désormais considérée par la population centrafricaine comme un aspect naturel et normal de la sexualité », a déclaré le ministre de la Santé publique et de la population, le docteur Bernard Lala, vendredi 16 novembre 2007 à Bangui, lors de la cérémonie de lancement du préservatif féminin.



Au cours de cette cérémonie organisée à l’Oubangui hôtel par l’Association centrafricaine pour le marketing social (Acams), M. Lala a souligné que la population doit s’efforcer de dépasser le tabou qui entoure l’achat et l’utilisation du préservatif, en vue de contribuer efficacement à la prévention des maladies, expliquant que « la prévention est la phase capitale de lutte contre les Ist et le Vih/sida ».

Le condom est nécessaire parce qu’on tend à une « féminisation et une juvénilisation préoccupantes » de l’infection à vih/sida en République Centrafricaine, a pour sa part déclaré le coordonnateur de l’Acams, M. Hyacinthe Edgard Ouassongo, qui faisait ainsi référence aux résultats d’une enquête (Mics) réalisée en 2006.

Selon M. Ouassongo, « une frange importante de la population féminine en situation de risque, ne se sert d’aucune méthode de contraception, type de barrière, lorsqu’elle a des rapports sexuels, ce qui la place en situation d’exposition élevée aux infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées ».

C’est pourquoi, a-t-il déclaré, le préservatif féminin apparaît, au même titre que le préservatif masculin, comme un instrument important dans la prévention du vih sida et le planning familial et sa promotion doit occuper une place de choix dans la stratégie d’accès universel au préservatif.

Il a, par ailleurs, fait observer que « la promotion du condom féminin doit devenir une méthode à l’initiative de la femme car il représente actuellement le seul moyen de prévention placé sous le contrôle des femmes et permettant ainsi de réduire de manière efficiente leur vulnérabilité au vih sida et participe de ce fait au renforcement de leur pouvoir de négociation sexuelle ».

Il convient de préciser que, pour la campagne qui démarre, 50.000 condoms féminins, mis à la disposition de Acams par le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), sont disponibles dans les différents points de vente agréés au prix de 50 Fcfa et 300.000 autres seront disponibles pour 2008.

Les activités prévues dans le cadre du lancement de ce produit se sont poursuivies vendredi après-midi dans le 6ème arrondissement de Bangui, où des jeux concours sur le port correct du préservatif féminin ont été animés par Acams.

La ville de Bambari (400 km au nord-est de Bangui) devrait accueillir prochainement une autre cérémonie de lancement du condom féminin.



Samedi 17 Novembre 2007
J. Soupou/ACAP