Grande marche de protestation contre l’agression de la ville de Birao

Bangui, 8 nov. (ACAP) Des milliers de centrafricains (hommes, femmes et enfants) ont exprimé leur soutien au Président de la République, François Bozizé, à travers une imposante marche, pour protester contre la prise de la ville de Birao (située à 1087 km au nord-est de Bangui), le 30 octobre dernier, par les rebelles de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR), soutenus selon les autorités de Bangui par le soudan.



Grande marche pour la paix (ph. Yaka Maïde/Acap)
Grande marche pour la paix (ph. Yaka Maïde/Acap)
C’est aux environs de dix heures que la population de Bangui la capitale dans toutes ses composantes, unies derrière le Front Uni de la jeunesse pour la Défense de la patrie, l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA), les confessions religieuses, l’Association nationale des élèves et étudiants centrafricains, le Groupement des partis politiques de la Majorités Présidentielles (GPPMP), les organisations non gouvernementales (ONG), les députés centrafricains, les ministres, ainsi que les artistes, quittent le point de départ sur la place des Nations-Unies, pour s’élancer le long de l’avenue Barthélemy Boganda (la principale artère de la ville) en direction du « point zéro », au centre-ville, où deux mémorandums ont été remis au Président de la République, François Bozizé, venus à la rencontre des marcheurs, entouré de son épouse Monique, du Président de l’Assemblée Nationale Leroy-Célestin Gaombalet et du Premier ministre Elie Doté.

Sur les banderoles déployées par les manifestants, on pouvait lire notamment « Non à l’agression et à l’envahissement de la ville de Birao, oui à la paix et l’unité nationale, non à l’agression du Soudan, la jeunesse centrafricaine est prête à défendre sa patrie ».

Le mémorandum de l’OFCA, lue par Mme Eugénie Yarafa, pointe les causes des revers essuyés par les forces armées centrafricaines (Faca) au nord du pays et formule une demi-douzaine de recommandations, entre autres, la mise à la disposition des éléments des forces de défense et de sécurité sur le terrain de moyens suffisants, la répartition rigoureuse de nouveaux véhicules 4x4 dans toutes les unités opérationnelles à l’intérieur du pays, la réorganisation et la redynamisation des services de renseignement et la responsabilisation des femmes gradées.

Le Représentant du Front Uni de la jeunesse pour la Défense de la patrie, Christian Guénébème, a condamné avec force l’occupation de la ville de Birao, considéré comme « un acte de terrorisme internationale ».


Il a lancé un appel pressant au Président de la république, François Bozizé, invité à mettre « un terme à l’occupation illégale de la ville de Birao ».

M. Christian Guélébème, a également lancé un appel aux partenaires au développement de la République Centrafricaine afin d’appuyer toutes les actions qui permettraient de rétablir son intégrité territoriale.

Dans sa réponse en Sango (langue nationale), le Président François Bozizé a déclaré que « la personne qu’on doit pointer du doigt, c’est le Président Omar El Béchir », précisant que « ce ne sont pas tous les Soudanais qui sont concernés ».

"J'avais rencontré le président Béchir au Soudan où nous avions discuté fraternellement de la coopération et de l'amitié entre nos deux pays et nos deux peuples. Il n'était pas question de guerre ni de troubles, mais de la construction d’un chemin de fer entre Nyala et Birao ; pourquoi a-t-il fait le contraire par mauvaise foi ?", s'est interrogé le chef de l'Etat centrafricain.

« Nous ne voulons pas la guerre », a insisté M. Bozizé, rappelant que son pays avait accueilli sur son territoire jusqu'à 50.000 réfugiés soudanais qui fuyaient les combats au Sud-Soudan.

« Et s'il y a la guerre dans ce pays, que cette guerre ne soit pas exportée chez nous. Qu'on nous laisse tranquilles », a-t-il conclu.

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Mercredi 8 Novembre 2006
Lamba/ACAP