Encore des hésitations chez certains réfugiés soudanais du camp de Pladama-Ouaka

Bambari, 3 janv. (ACAP) - Deux camps se sont nettement dessinés lorsqu’il a été question du retour volontaire des réfugiés soudanais du camp de Pladama-Ouaka dans la ville de Bambari (388 km au nord-est de Bangui) entre ceux qui ont décidé de rentrer dans leur pays d’origine, environ 1463 personnes, et ceux qui ont délibérément choisi de rester en République Centrafricaine (RCA), a constaté l’ACAP, mardi 2 janvier 2018, à Bambari.



Des femmes et enfants des réfugiés soudanais appelés à rester sur le site de Pladama-Ouaka
Ceux qui ont décidé de rentrer dans leur pays d’origine et pour lesquels des vols avaient été organisés, du 12 décembre 2017 au 1er janvier 2018, se sont fondés sur le retour de la paix dans la région du Darfour. Par contre, ceux qui ont opté pour résider définitivement, ou presque, en RCA, ont évoqué de nombreuses raisons.
 
Kamis Abdelaziz Mahamat est agriculteur. Il a demandé aux membres de sa famille de rester avec lui en RCA, émettant des doutes sur le retour d’une vraie paix au Darfour, histoire d’attendre que ceux qui partent présentement lui fassent parvenir un jour un écho sur la situation sécuritaire.
 
Quant à Mariam Abakar Issa, elle a mis en exergue les études de ses enfants, appelés à affronter d’ici peu le baccalauréat, étape cruciale, selon elle, pour leur avenir.
 
Du côté du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), les réfugiés soudanais qui ont volontairement opté pour la réintégration locale, ce qui pourrait ne pas être compris de la même manière par les réfugiés, vont être accompagnés jusqu’au seuil de leur autonomisation. Par la suite, ils pourront s’établir dans la localité de leur choix et voler de leurs propres ailes, au même titre que les citoyens centrafricains.
 
Les réfugiés soudanais qui ont décidé de rester, agriculteurs, éleveurs, commerçants, etc. ont toutefois exhorté le gouvernement centrafricain et la MINUSCA à veiller à leur sécurité, dans un contexte où ils pourraient être les victimes innocentes des heurts entre les groupes armés Séléka et antibalaka.
 
La Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) est en train de doter les réfugiés qui sont restés d’une documentation, leur permettant de s’établir et de se mouvoir dans le pays sans contrainte. 

Mardi 2 Janvier 2018
Alain-Patrick Mamadou / ACAP
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