Elie Doté appelle les Centrafricains à la compréhension et à l'unité

Bangui, 21 sept. (ACAP)- Le Premier Ministre centrafricain, Elie Doté, s’est adressé, vendredi soir, à ses compatriotes, leur demandant de faire preuve de compréhension à l’endroit de son gouvernement qui fait face depuis quelques jours à des mouvements de grève déclenchés par les syndicats et à ce qu’il a appelé « Des allégations portées contre la République Centrafricaine sur les ondes des radios étrangères, mettant gravement en cause l’honorabilité et la stabilité de notre pays ».



Le Premier ministre centrafricain, Elie Doté, vendredi 21 septembre 2007 lors de sa déclaration (Ph. Yaka MAïde/Acap)
Le Premier ministre centrafricain, Elie Doté, vendredi 21 septembre 2007 lors de sa déclaration (Ph. Yaka MAïde/Acap)
Le ton et la mine graves dans un costume gris sur fond de l’emblème national, Le chef du gouvernement a, dans un message radiotélévisé, demandé aux Centrafricains de « rester unis devant l’adversité qui se manifeste en ce moment par des allégations contre notre pays, allégations contraires à la vérité ».

Faisant allusion aux accusations d’exactions dont font l’objet les forces de sécurité, M. Doté a expliqué que celles-ci était « de nature à annihiler tous les efforts menés jusqu’ici par le Gouvernement et par le peuple Centrafricain avec l’appui de tous nos partenaires au développement ».

« Ceci risque de compromettre irrémédiablement la réussite de la Table Ronde des Bailleurs de Fonds » [prévue fin octobre à Bruxelles], a-t-il poursuivi, expliquant à l’intention des organisations des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty International que « Si exactions il y a eu, les autorités militaires après enquêtes se sont attachées à prendre les sanctions les plus sévères (radiations, rétrogradations, emprisonnement). Par ailleurs, le Tribunal Militaire Permanent qui siège régulièrement a eu aussi à connaître de certains cas ».

S’adressant en particulier aux travailleurs, en grève depuis le 17 septembre dernier pour des revendications salariales, M. Doté a déclaré reconnaître leur bien fondé et promis que « le Gouvernement s’attelle à rechercher des voies et moyens afin d’y apporter dans les meilleurs délais, des solutions susceptibles de décrisper la situation que nous connaissons actuellement ».

Rappelant les performances de son gouvernement dans les domaines économiques et financiers, à savoir paiement régulier des salaires, rétablissement des relations avec les bailleurs de fonds, il a affirmé que, « ces efforts doivent être maintenus et intensifiés pendant toute la période de mise en œuvre du programme avec le FMI, pour atteindre le point d’achèvement afin de résoudre définitivement le problème de notre endettement ».

« Plus que jamais, nous ne devons fragiliser ces acquis. Car tout dérapage serait suicidaire pour la République Centrafricaine », a-t-il souligné, attirant l’attention de ses compatriotes sur les Conseils d’Administration de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International des 27 et 28 septembre 2007, qui devraient examiner le dossier de la RCA, avec à la clé la perspective de parvenir au point de décision de l’initiative Pays PauvresTrès Endettés (PPTE).

Quant aux rébellions auxquelles fait face le pays, le chef du gouvernement s’est déclaré ouvert « envers nos compatriotes qui ont pris les armes, pour des raisons qui leur sont propres », rappelant que « Le Président de la République a entamé des négociations avec la Rébellion armée dans le cadre du dialogue politique, et poursuit cette concertation ».

Elie Doté a enfin réaffirmé sa volonté « de poursuivre sa tâche pour le développement de la République Centrafricaine en œuvrant de concert avec tous ses partenaires » vis-à-vis desquels il indique attendre en retour « une compréhension et une transparence dans la coopération et le dialogue jusqu’ici mené ensemble ».

L’adresse à la nation du Premier Ministre intervient au moment où son gouvernement, qui prépare une table-ronde avec les bailleurs de fonds fin octobre à Bruxelles se trouve dans une posture difficile à la fois vis-à-vis des travailleurs, des défenseurs des droits de l’Homme et de la France, un de ses principaux partenaires.



Vendredi 21 Septembre 2007
S-P. N’douba/ACAP