Dix mille habitants de Paoua demeurent en brousse, selon les humanitaires

Paoua, 8 mars (ACAP)- Le Président de la Croix Rouge locale de Paoua, M. Michel Béro, a affirmé, samedi 8 mars 2008 au cours d’un entretien à l’ACAP, que « la population de sept communes sur les huit que compte la sous-préfecture de Paoua au nord-ouest de Centrafrique est toujours dans la brousse ».



L’insécurité est le nœud du problème dont souffre la population, a affirmé M. Béro, faisant référence aux rebelles de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (Aprd) et aux coupeurs de routes.

Il a souligné que l’état de santé des populations est inquiétant, ajoutant que l’Ong Médecin Sans frontière (MSF) a enregistré de nombreux cas de dysenterie et de paludisme.

Interrogée par l’Acap, Mme Annie Clarisse Yakoubo, Responsable de la clinique de l’Association centrafricaine pour le bien-être familial (Acabef), a confirmé les déclarations de M. Béro, précisant que « plus de dix milles déplacés vivent de calvaire en brousse à Paoua ».

« Ces gens qui ont laissé leur propre maison pour aller s’installer en brousse sont exposés à toutes sortes de maladies puisqu’ils n’ont pas de l’eau potable et vivent de cueillette et de chasse » a poursuivi Mme Yakoubo, relevant toutefois que « ces déplacés disent qu’ils ont encore les traumatismes des crises militaro-politique » et ne comptent revenir définitivement que lorsqu’il y aura la paix et la sécurité dans l’Ouham Pendé.

Pour sa part, la présidente du groupement des femmes commerçantes, Mme Charlotte Dallou, a déploré les exactions auxquelles se livrent les rebelles, les bandits de grands chemins et les forces régulières sur les commerçants de produits agricoles.

Cette misère de la population a pour conséquence le harcèlement sexuel et la dépravation des moeurs constatée chez les jeunes femmes dans la localité de paoua, a ajouté Mme Singa Jacqueline, présidente du groupement de Savonnerie.



Lundi 10 Mars 2008
Sébastien Lamba/ACAP
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