Dix groupes armés sur quatorze fournissent la liste de leurs membres au Comité consultatif de mise en œuvre du programme de désarmement

Bangui, 20 mai (ACAP) - Le ministre délégué au Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (DDRR), Noël-Bienvenu Sélesson, a indiqué vendredi 17 mai 2019 à Bangui, que dix groupes armés ont remis le même jour, lors de la 17ème session ordinaire du Comité consultatif et de suivi du Programme national de DDRR (EUPNDDRR), la liste de leurs membres susceptibles d’être éligibles au programme du DDRR en République centrafricaine.



Le ministre Sélesson recevant la liste d'un groupe armé
Le ministre Sélesson recevant la liste d'un groupe armé
Des quatorze groupes armés, ceux qui n'ont pas encore réagi sont ceux du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) et de l’aile Mokom des antibalaka.
 
Avec ces listes, presque un millier d’ex-combattants sont pré-positionnés pour prétendre à leur éligibilité au programme du DDRR. Ils peuvent, selon les cas, intégrer les Forces armés centrafricaines (FACA), soit opter pour une activité socioéconomique pour laquelle ils devront être formés puis appuyés en kits d’installation dans le domaine de leur choix.
 
Les listes des membres des groupes armés sont indispensables pour la planification des activités du DDRR officiellement lancées par le président Faustin-Archange Touadéra à Paoua (extrême nord-ouest) en décembre 2018, a indiqué le colonel Sélesson. 
 
Il a fait savoir qu’à l’heure actuelle, le programme a largement pris du retard conformément à la mise en œuvre de l’accord inter-centrafricain de paix et de réconciliation nationale largement négocié à Khartoum au Soudan et signé à Bangui le 6 février dernier et que lesdites listes sont nécessaires pour rattraper le retard enregistré et accélérer la mise en œuvre du programme DDRR dans toutes les contrées de la République centrafricaine.
 
Le colonel Sélesson a ajouté qu'avec les données disponibles, notamment les listes, les unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) préconisées par l’Accord de paix du 6 février 2019 devant regrouper des casques bleus de la mission onusienne en Centrafrique (MINUSCA), les forces régulières (armée, police et gendarmerie) ainsi que quelques ex-combattants des groupes rebelles censés assurer la sécurité des populations et des couloirs de transhumance.
 
Enfin, il a signifié que les partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine ont prédisposés des financements n’attendant que l’évolution du processus du DDRR, notamment les listes en question et la volonté des groupes armés d’adhérer audit processus.
 
A l’occasion, l’évaluation de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire centrafricain a été effectuée mais ne donnant pas de résultats reluisants, en dépit des engagements pris par les groupes armés signataires de l’Accord de paix du 6 février 2019, lesquels entravent encore le redéploiement de l’administration et perpétuent dans certaines contrées des violences sur les populations civiles. 

Lundi 20 Mai 2019
Alain-Patrick Mamadou / ACAP