Damara constitue désormais la ligne rouge entre les rebelles et les forces régulières de l’Armée centrafricaine, selon le Général Jean-Félix AKAGA de la FOMAC

Bangui, 3 Janv. (ACAP) - Le Général Jean-Félix Akaga, commandant des Forces multinationales d’Afrique centrale (FOMAC), a déclaré que la ville de Damara, située à 75 km à l’ouest de Bangui, constitue désormais la ligne rouge entre les rebelles et les forces régulières de l’Armée centrafricaine lors d’un point de presse qui s’est achevé par une excursion organisée à l’intention de la presse nationale et internationale à Damara mercredi 2 janvier 2013.



Colonne tchadienne à Damara. En médaillon, le chef de la FOMAC et l'ambassadeur du Tchad à Bangui
Colonne tchadienne à Damara. En médaillon, le chef de la FOMAC et l'ambassadeur du Tchad à Bangui
L’excursion de Damara avait pour but de permettre aux journalistes de la presse nationale et internationale de prendre par eux-mêmes la mesure du dispositif militaire tant en hommes qu’en matériels visant à sécuriser la ville de Bangui et également à mettre terme aux rumeurs selon lesquelles les rebelles de la coalition Séléka seraient sur le point de lancer un assaut sur Bangui, la capitale centrafricaine.
 
Pour justifier la décision tardive d’interposition des forces multinationales d’Afrique centrale dans la crise centrafricaine, le Général Jean-Félix Akaga s’est référé au dernier sommet des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui a permis de reconsidérer le mandat de la FOMAC.
 
« La FOMAC avait le mandat d’assurer le perfectionnement des militaires centrafricains. Désormais, elle peut s’impliquer dans les affaires militaires », a martelé le Général.
 
En considérant le dernier mandat de la FOMAC, le Général Akaga a lancé la mise en garde suivante : « la FOMAC ne cèdera pas Damara. L’attaque de cette ville par les rebelles serait considérée comme une déclaration de guerre. Partant, ils auraient pris la résolution d’engager les dix Etats d’Afrique centrale dans une guerre ».
 
La consigne faisant de Damara la ligne rouge est valable à la fois pour les rebelles et les éléments des forces Armées Centrafricaine », a précisé le général Akaga.
 
Le commandant des FOMAC a fait assoir son intervention et les actions des troupes sous son contrôle sur quatre principes. Ce sont la sérénité, l’autorisant à faire confiance aux troupes et aux équipements militaires déployés ; la fermeté, faisant vraiment de Damara la ligne rouge entre les deux forces en présence ; la solidarité, en raison de l’implication dans la résolution du conflit inter-centrafricain de l’Union Africaine et de la CEEAC, enfin, la neutralité, car les forces de la FOMAC ne tolèrerons pas la violation de la règle tant par les rebelles ou les FACA.
 
Les Forces multinationales de l’Afrique Centrale se sont interposées entre les belligérants centrafricains dans le but de sécuriser la capitale Bangui et imposer le statut quo jusqu’à la tenue du dialogue inter-centrafricain prévu à Libreville au Gabon.

Les éléments des forces de la CEEAC actuellement pré-positionnées à Damara sont celles du Tchad, du Congo Brazzaville et du Gabon.

Jeudi 3 Janvier 2013
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP