Condamnation à perpétuité pour les assassins du magistrat Modeste Martineau Bria

Bangui, 9 jan. (ACAP) – La cour criminelle présidée par le Magistrat Pamphile Oradimo a condamné par contumace, mardi 9 janvier 2018 à Bangui, aux travaux forcés à perpétuité, Junior Bienvenu Bolowane et Malam Oumar ‘’alias Oumar Saïd pour l'assassinat, le 16 novembre 2013, du Magistrat Modeste Martineau Bria.



Alain Bria, frère du défunt magistrat (costume gris) devant la cour en compagnie des avocats de la partie civile
Alain Bria, frère du défunt magistrat (costume gris) devant la cour en compagnie des avocats de la partie civile
La Cour a également condamné les accusés à payer à la succession Bria Modeste Martineau la somme de 250 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts et celle d’un franc CFA symbolique  aux ONG des droits de l’homme qui se sont constituées partie civile, à savoir l'Observatoire centrafricain des droits de l'Homme (OCDH), la Ligue centrafricaine des droits de l'Homme (LCDH) et la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

A l'énoncé du verdict, l’un des avocats du collectif des ONG, Maître Barthélemy  Mathias Morouba, a exprimé sa double satisfaction morale non seulement pour la peine mais aussi pour avoir été suivi en ce qui concerne les dommages et intérêts.

"Nous allons nous concerter avec les autres pour prendre une décision et saisir la cour de cassation afin que sur ce point l'arrêt de la cour criminelle soit révisée", a-t-il toutefois relevé, jugeant insuffisant le montant des dommages intérêts et indiquant ne pas savoir comment localiser et prendre les deux personnes condamnées "afin qu'elles puissent indemniser la famille Bria".

L'assassinat, le 16 novembre 2013, de Modeste Martineau Bria,  alors inspecteur général des services judiciaires avait suscité une vive émotion dans le pays, dirigé à l'époque par le chef rebelle Michel Djotodia, et donné lieu à une marche de protestation des magistrats et avocats.

Celle-ci sera suivie, le 5 décembre 2013, par un assaut des miliciens anti-balaka contre le régime de Michel Djotodia, qui sera contraint à la démission un mois plus tard.
 

Mardi 9 Janvier 2018
François Biongo/ACAP