Centrafrique/DPI : Rigobert Vondo de la majorité présidentielle donne son appréciation du DPI

Bangui, 20 déc. (ACAP)- A la fin des travaux du Dialogue Politique Inclusif (DPI), le président du Parti de l'unité du peuple (PUP), un des partis de la majorité présidentielle, donne son appréciation du déroulement et de l'issue de ces grandes assises qui ont réuni pendant 15 jours, tous les acteurs poliiques du pays.



ACAP : M. le président, il me semble que depuis l’ouverture du Dialogue Politique Inclusif, la majorité présidentielle est un peu discrète, comment justifiez-vous cela ?

R. Vondo : La majorité présidentielle n’a aucune raison d’être discrète. Vous savez, c’était quand même très pathétique, un moment très important. Et dans de pareils moments, on a un tout petit peu peur de l’échec. Puisque quand on prépare une si grande situation, une si sensible situation, on a quelque peu des sensations de disposition, de concentration qui ont donné l’impression que la majorité est apparue comme ce que vous avez vu. Mais en réalité, on avait fait une préparation au-delà de la préparation. Vous comprenez, c’est comme un étudiant qui s’est très bien préparé pour son examen et qui va en classe, y a toujours un peu de trac ; alors, mettons ça sous cette forme. Après vous avez vu comment les choses se sont passées.

ACAP : Puisque vous vous êtes très bien préparés et que vous avez activement participé aux travaux du DPI, quel bilan faites-vous à la fin de ces assises ?

R. Vondo: Le bilan est positif. Vous savez, c’est une œuvre humaine, mais je voudrais dire que nous avons tous épousé l’esprit de l’initiateur, c’est-à-dire du chef de la majorité qui n’est autre que le président de la République. Dans les préparatifs y avait beaucoup de tergiversations entre nous-mêmes et ne parlons même pas des autres frères de l’opposition ; beaucoup d’échauffourées, mais c’était les préparations. Aujourd’hui vous avez vu qu’à l’actif du chef de l’Etat, il faut mettre le rassemblement, c’est-à-dire il a pu, lui au moins, gagner son pari, c’est de nous avoir rassemblés.
Maintenant vous vous êtes rendus compte que nous avons parlé à cœur ouvert. Dans cette rencontre, le phénomène de la dynamique du groupe, les choses ont commencé à s’échauffer au début et progressivement cela s’est détendu. C’est ça la dynamique et c’est ça le tableau d’un groupe qui a réussi. Donc nous avons, comme je le disais, épousé l’esprit de notre chef pour gérer de bout en bout la situation. Vous vous êtes rendu compte de ce que surtout les observateurs internationaux ont été tout à fait irréprochables sur la situation pour dire que c’était bien, la majorité s’est bien comportée. Donc le bilan est positif à mon avis.

ACAP : Le DPI a recommandé la formation d’un gouvernement de large consensus pour conduire le pays jusqu’aux élections générales de 2010, quelles sont vos appréciations ?

R. Vondo: Ce qui est sûr, c’est que ce sont les prérogatives du chef de l’Etat, nous l’avons tout le temps répété. Quel que soit le mot, j’allais dire le qualificatif qu’on donnera à ce gouvernement qui naîtra, nous pouvons dire large ouverture, le chef de l’Etat, s’il décide il dit transition ; nous pouvons dire transition, le chef de l’Etat peut dire gouvernement de salut public. Je veux dire que c’est juste de la sémantique, mais au fond, le dernier mot reste au chef de l’Etat qui, en tant que père, comme il a commencé, comme il a rassemblé, je suis convaincu qu’il va continuer dans la même dynamique, dans la même direction, c’est-à-dire d’apaisement et en parlant d’apaisement, je voudrais dire que c’est sûr qu’il va ouvrir à quelques uns de nos frères ; ça me paraît normal et c’est paternel. Comme il l’a fait, c’est ce que nous attendons pour voir, mais nous savons qu’il le fera.

ACAP : Si le chef de l’Etat acceptait le principe, quel serait, selon vous, le profile de la personne qui aura le privilège de diriger ce gouvernement ?

R. Vondo : Je pense que là-dessus, encore une fois, je ne voudrais pas faire un portrait robot qui puisse influencer quoi que ce soit, mais je dis simplement que ça devrait être un homme qui épouse parfaitement la vision du chef de l’Etat. Il faudrait que ça soit quelqu’un qui lui ressemble, voilà tout simplement ce que je veux dire. Qui lui ressemble surtout en termes de vision politique, c’est-à-dire de rassembleur, d’un homme de paix. N’oublions pas que c’est un général d’armée. En principe, l’image d’un général d’armée c’est un guerrier, c’est la guerre quand on voit un général, c’est le fusil, etc. Mais vous comprenez qu’en étant général, il est même plus civil dans son âme, donc il faudrait que ça soit quelqu’un comme ça qui ait la paix dans son âme, la réconciliation dans son âme ; qui épouse tout court la vision du chef de l’Etat.

ACAP : Quel est votre mot de fin, et peut-être aussi, encore une fois, votre appréciation du DPI ?

R. Vondo : D’abord premièrement je remercie Dieu parce que dans ces choses là, il ne faut jamais oublier qu’il y a un être suprême qui a dû commencer à faire ces préparations, préparer les cœurs, c’est d’un. De deux, il faudrait remercier le chef de l’Etat. Vous avez vu quelles ont été les tergiversations qui ont précédé ces assises, mais il a tenu jusqu’au bout, il faut le féliciter, le remercier, demander à ce que Dieu puisse davantage l’aider. Troisièmement il faut féliciter notre peuple, le peule tout entier qui est un peuple de nature pacifique. Il faudrait également reconnaître les cœurs que ces frères qui ont été hier des rebelles ont eu, l’amour qu’ils ont pour leur patrie et le courage qu’ils ont pour dire « nous rentrons ». Parce que vous savez, c’est pas sûr tout cela. Ils pouvaient se dire non, quand on va rentrer, on ne sait pas ce qui se passera. Et à la fin, bien sûr, il faudrait remercier le président gabonais qui est le parrain depuis qu’il était jeune président. Jusqu’à aujourd’hui, il a vieilli et continue à son corps défendant d’être au chevet de notre pays, et à travers lui, tous les observateurs internationaux qui aujourd’hui voudraient vendre l’image de notre pays à travers ce qui vient de se passer. Et je citerais le président du presidium, le major Pierre Buyoya qui a dit « ce qui vient de se passer, c’est centrafricain, ça ne peut être que centrafricain, on ne peut voir ça nulle part », voilà ce que je voulais vous dire.


Samedi 20 Décembre 2008
Propos recueilli par J. Soupou/Acap