A l'Assemblée nationale, Antonio Guterres a reconnu la nécessité du redéploiement des FACA sur le terrain des opérations

Bangui, 31 oct. (ACAP) - Appelé à délivrer un message à la tribune de l'Assemblée nationale, lors de son séjour centrafricain, du 24 au 27 octobre dernier, le Secrétaire général des Nations-Unis (ONU), Antonio Guterres a admis que « les forces onusiennes à elles seules ne pouvaient pas rétablir la paix en République Centrafricaine, histoire d’adhérer à la thèse du réarmement et du redéploiement des Forces Armées Centrafricaines (FACA), a relevé l’ACAP au moment de ses synthèses, mardi 31 octobre 2017, à Bangui.



Le Secrétaire général de l'ONU à la tribune de l'Assemblée nationale
Antonio Guterres a considéré que « le moment est venu pour doter les FACA d'armes et de les déployer dans les zones les moins compromettantes, puisque les morceaux durs devraient revenir aux forces onusiennes dans le but de rétablir la paix dans le pays, sans discrimination ».
 
Il a promis qu’il plaidera « auprès du conseil de sécurité à la fois pour augmenter l'effectif des forces de la MINUSCA, le nombre de 900 circulent en coulisse, et remplacer progressivement les forces onusiennes par les FACA ». Le destin du peuple centrafricain incombe au gouvernement centrafricain, a-t-il dit.
 
Après avoir fait l’état des lieux, Antonio Guterres a mis le doigt sur les manipulations politiques qui sous-tendent l’embrasement dans le pays, sous le prétexte d’un affrontement interreligieux.
 
Il a ajouté à cela l’entêtement des groupes armés, « qui rendent plus difficile la gestion de la sécurité, du fait que les civils et les casques bleus sont visés par leurs attaques, ce qui a accentué la crise humanitaire, le sentiment d'exclusion, l'absence de l'Etat dans certaines régions, l'absence des infrastructures sociaux de base ».
 
Il a déduit que les attaques à l’endroit des humanitaires ont fait de la RCA le pays dans lequel il y a plus d'humanitaires tués cette année ».
 
Il a aussi fait remarquer qu’au niveau international, la crise centrafricaine semble être oubliée à cause de la menace nucléaire en Asie et au Moyen-Orient. C’est pourquoi les fonds mobilisés pour l’aide humanitaire pour les populations en détresse n’est que de 40% des besoins réels.
 
Il a promis se faire l’avocat de la RCA auprès du Conseil de sécurité de l’ONU et également auprès de la communauté internationale pour l’aide humanitaire et l’aide au développement du pays.
 
Avant d’en arriver là, quelques députés, au nom du peuple centrafricain, s’étaient relayés à la tribune pour porter à la connaissance du Secrétaire général des Nations-Unies des préoccupations que le Président de l’Assemblée nationale a appelées : « ce qui ne figure pas dans les rapports qui vous parviennent à New York ».
 
Il s’agit des crimes abominables, des tueries de masse, de pillages, de viols et vols, d’incendies des villages malgré le retour à l'ordre constitutionnel et aussi la présence des forces onusiennes sur le territoire centrafricain, la dégradation de la situation sanitaire, caractérisée par la désertion des centres de santé, qui a pour conséquences les décès pour des infections bénignes.
 
Stratégiquement, certains députés ont reproché à la MINUSCA l’accointance de son personnel avec les groupes armés et l’affairisme, dominé par l'exploitation frauduleuse des ressources minières.

Les députés se sont étonnés de ce que la MINUSCA a deux poids et deux mesures puisqu’elle a chassé avec des moyens robustes des rebelles à Bambari (centre), Bocaranga et Bangui (extrême nord-ouest). 

Mardi 31 Octobre 2017
Alain-Patrick Mamadou / ACAP
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